Après six mois sans réunion de semblables, nous avons reçu des invitations de son Altesse Royale Charles d’Orléans, nous exhortant à nous rendre à l’Elyséum en la nuit du 15 mai 2010.
Les présentations achevées, son Altesse Royale a décrété que le chaos causé par les sabbatiques n’avait que trop duré, et que nous devions tous nous employer à y remédier rapidement. Il a également annoncé que chaque clan devrait lui remettre une liste de noms pour les postes de sénéchal, prévôt, et gardien d’Elyséum. S'en sont suivies de nombreuses discussions entre clans.
Le premier événement notable est survenu près d'une heure plus tard : quatre personnes, des vampires inconnus dans la cité, ont voulu entrer dans l'Elyséum. Mais ils ont obstinément refusé de donner leurs véritables noms, et leurs clans. Agacé, nous leur avons demandé s’ils étaient sans clan, ce à quoi ils ont répondu oui. Nous les avons alors pieuté, et ils ont été emmené à l’atrium plébéien pour un interrogatoire. J’ai par la suite été prévenue que ces individus avaient profané les murs extérieurs de l’Elyséum par une caricature de mauvais goût, les représentant tous les quatre, sous une femme aux longs cheveux blonds et bouclés, femme que nous suspections être l'image de Catherine de Merteuil, cette sabbatique qui nous nargue et nous attaque depuis de longs mois. La fresque a été nettoyé, mais le Prince en a été informé. Il m’a alors ordonné de m’occuper de ces sabbatiques, car par l’interrogatoire des semblables avaient appris qu’ils étaient de la secte honnie. J’ai donc suivi Drane, nouveau-né du clan Brujah et Prévôt, et Rhoda, nouveau-né du clan Ventrue à l’atrium plébéien, et tandis que Rhoda sondait l’esprit du seul qui était encore éveillé, je m’occupais des analyses de sang. J’ai pu apprendre qu’ils étaient tous des sang-clairs, de quatorzième génération. Un Malkavian, un Lassombra, un Tzimisce et un Toréador. Rhoda a pu apprendre qu’ils avaient un havre dans le hameau de Sandillon, près du château d’eau, dix kilomètres d'Orléans. Ils y étaient une petite dizaine en tout, et donc nous ne pensions y rencontrer que leurs sires, de treizième génération. Les quatre sabbatiques ont été récupérés par notre Clan pour de plus grandes analyses, tandis que Drane, Rhoda et moi nous rendions à Sandillon, accompagnés de Justin, nouveau-né Brujah, et de Pierre nouveau-né Nosferatu.
Arrivés sur place, notre voiture a été attaquée par un barbecue, lancée par une femme. Nous sommes immédiatement sortis de la voiture Rhoda et moi, et avons tiré. Nous avons neutralisé trois sabbatiques à l’extérieur, j’en ai moi-même mis deux à terre grâce à mon arme à feu, et Justin les a achevés. Puis j’ai empêché discrètement une sabbatique de nous tirer dessus, pendant que Rhoda se chargeait de la neutraliser. Nous sommes ensuite entrés dans une maison d’où provenaient des bruits de chaîne hi-fi.
La première pièce était digne d’un conte de Grimm version cauchemardesque. Sur le côté était installée une table, et assis à la table étaient trois ours éventrés. Il y avait devant eux trois bols de soupes, un froid, un tiède, et un brûlant. Ce n’était pas sans rappeler le conte de Boucle d’Or et les trois ours. J’ai photographié la scène. Pour entrer dans la pièce suivante, il y avait une porte au centre du mur. Drane a choisi, en bon Brujah, de passer par le mur. Il a percé une ouverture dans le mur à droite et a été suivi de Justin, tandis que Rhoda et moi, armes et pieux en mains, passions par la porte. Nous n’avions plus vu aucun signe du Nosferatu qui était censé nous aider depuis que nous étions arrivés à Sandillon.
La grande salle offrait un spectacle encore plus répugnant : de grands tas de chair étaient disposé aux quatre coins de la pièce, des amas de près de deux mètres. J’ai tenté une détection de dissimulation, mais n’ai repéré personne. Drane a donc avancé, bousculant un tas de chair, mais il n’y avait rien en dessous. Justin s’est chargé d’un deuxième tas de chair, pour le même résultat. Alors Drane s’est avancé au fond de la pièce pour passer à travers du mur suivant, et c’est là que tout a basculé. Une sorte de boule d’ombre l’a entouré, et nous n’avons plus rien entendu. La sphère d’ombre s’est avancée très vite vers nous, et nous avons été pris dans l’obscurité et le silence le plus total. J’ai tenté de reculer, et lorsque l’ombre s’est évanouie…Il ne restait que moi. Rhoda, Justin et Drane avaient été détruits par une puissance que nous n’avions pu voir.
Tandis que je me précipitais pour récupérer leurs cendres, un être est arrivé. Il avait à la main une grande chaîne, il s’est adressé à moi en m’appelant « petite Tremere » et m’a conseillé de fuir, vite. Sur ces mots, son bras a commencé à se transformer, se muant en un grand os, et il m’a poursuivi. Je n’ai eu d’autre choix que de m’enfuir, abandonnant les cendres de mes camarades.
Je suis revenue à l’Elyséum, le bras en sang à cause d’une morsure de sabbatique, mon costume troué par une balle perdue… Je n’ai pas pris le temps de me changer, arrivant avec la difficile tâche d’annoncer à tous la funeste nouvelle. J’ai fait mon rapport à son Altesse Royale, devant tous les semblables. Le Prince a alors demandé à ce que toute trace de ce carnage soit effacée, et que le hameau soit transformé en supermarché. Il a ensuite annoncé les nouvelles nominations aux différents postes mis en jeu. Il a nommé Catherine de Vallois, nouvelle-née Ventrue, au poste de Gardienne d’Elyséum. Au vu des derniers événements, je puis comprendre qu’il ne me l’ai pas accordé. Puis il a demandé à Fréderic Barbe, ancillae du clan Brujah, de reprendre son poste de Sénéchal, sans lui laisser vraiment le choix, et lui demandant de choisir lui-même son Prévôt, puisque Drane ne pouvait plus assurer sa fonction. Mais monsieur Barbe n’était pas en état de réfléchir aux statuts. La perte de deux membres de son Clan semblait l’avoir fortement ébranlé. Avec un regard fou, sa bête se faisant fortement présente, il a redemandé qui avait été détruit, et qui était revenu. J’ai alors vu le Nosferatu, assis tranquillement dans un coin, lever la main. Ce lâche, qui ne s’était pas montré une seule fois lors de la bataille, et qui n’avait pas levé le petit doigt pour nous aider ! Monsieur Barbe nous a demandé de sortir, hors de sa vue, avant qu’il ne cède à sa bête et ne tente de nous détruire. Je n’ai alors eu d’autre choix que de partir et revenir à la fondation, sans avoir eu le temps d’évoquer le Tzimisce que j’avais rencontré à Sandillon.
Voilà pour les dernières nouvelles, funestes, de la cité d'Orléans.