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J’ai faim. J’ai toujours faim après avoir cassé des tronches… Bon ok techniquement j’étais pas allé au bout, mais quand même. J’avais les crocs sans mauvais jeu de mots et l’odeur de la bouffe était méga appétissante. Pourtant le restau ne payait pas vraiment de mine si on regardait de plus près. Il était niché entre deux autres commerces dont un restau chinois qui, lui, sentait mauvais au possible. La déco était assez vieillotte, pas très branché. C’était un retour en arrière à l’époque de nos grands-parents… Enfin de nos parents vu la longévité des loups-garous. Bref, ça m’aurait pas des masses attiré si je n’avais pas eu cet odorat qui ne pouvait pas tromper. Ici la bouffe serait bonne, yavait aucun doute. Les odeurs ne pouvaient pas mentir, pas sur ce genre de point.
Installé, en parcourant la carte, je demande au loup oméga ce qu’il comptait commander. Je souris à grandes dents à sa réponse. Il était assez classique… Sauf le dernier plat, mais pas vraiment étonnant qu’il s’autorise une excentricité même si le prix était supérieur. Bien. Il existait pas à commander un peu plus cher, mais pour bien manger. Digne de tous loups carnivores qui se respectent. J’interrogeais Brishen sur l’une de ses camarades de classe qui m’avait fait de l’œil, histoire d’être certain de chasser sur son territoire. Je me foutais bien de piétiner celui des autres humains, mais pas d’un frère de meute. J’ai quand même quelques principes après tout. Je lui fais un grand sourire affamé quand il me répond que je ne perds pas le nord. Jamais. Jamais je ne le perds. Et ce sera dommage de le faire ! Après la bouffe et courir dans la forêt, les activités sexuelles étaient mes « pratiques » préférées. Encore une fois, je ne suis pas un loup pour rien. Et puis, faut bien canaliser toute cette énergie qui déborde de notre corps d’une manière ou d’une autre.
Astrid… Ca roule bien sous la langue… C’est même un peu exotique ! C’est parfait. Et je ne m’en fais pas pour ça. Son copain, elle peut le garder, c’est pas comme si j’étais jaloux et pas partageur… Présente la moi et j’te parie que dans max un mois, elle écartera les cuisses pour moi et hurlera mon prénom… D’ailleurs si tu veux, j’peux nous arranger un plan à trois. Ou tu peux simplement venir regarder. J’suis partageur comme gars. Et j’étais sérieux à propos de tout ce que je lui disais. Je haussais les épaules, avant de nous servir un verre de vin, bouteille ramenée par le serveur entre temps. Je regardais le loup de manière interrogative, lui laissant le choix. Je me savais assez convainquant pour qu’elle finisse par accepter à coucher avec nous deux… Ou que Bibi ne soit que simple spectateur. Par contre, ça changerait la relation qu’ils ont actuellement donc c’était à lui de voir.
Je rigolais franchement à sa question. Je fis signe au serveur et lui annonçait la commande de mon frère de meute puis la mienne – un cuisso de jambonneau, un steak de cheval saignant, ainsi le canard sauté au champignon -, faisant mine de ne pas remarquer son regard étonné, lui indiquait de les servir un par un, pour finir par lui commande une bouteille de vin rouge différente pour chaque plat, qui irait parfaitement avec nos commandes. Je ne lésinais pas sur la qualité. Ce serait gâché la viande que de prendre de la piquette après tout. Une fois qu’il fut reparti, je dis au loup
Tout est dans l’attitude mon gars. Si tu veux je peux t’apprendre quelques trucs. C’est comme une chasse tu sais, c’est pas si différent, sauf que tu es seul. Tu dois d’abord traquer ta proie, apprendre à la connaitre… Ou du moins reconnaitre ce qu’elle cherche. La serveuse qui nous a accueilli par exemple… Regarde la bien de plus près… Son rouge à lèvre est frais et encore bien brillant. Cela signifie qu’elle en remet très souvent. Son apparence est très soignée, trop pour un lieu pareil. Elle prend soin d’elle, ça se voit. Mais elle ne sort que très peu souvent. Ses fringues sont pas à la mode par exemple. Ou encore elle a bombé la poitrine quand on est arrivé. C’est évident qu’elle a faim d’homme et qu’elle s’ennuie dans ce patelin. Elle avait un regard rêveur et mélancolique avant qu’on rentre en regardant l’une de ses vieilles photos de New-York sur le mur. Elle veut partir d’ici, mais elle ne le fera jamais…. je haussais les épaules et me calais de nouveau dans le fond de ma chaise.
Elle a besoin de rêver, de s’envoler un peu. Donc je l’ai complimenté en la draguant. C’était très cliché, mais c’est justement ce qui aller marcher le mieux avec elle. Je ne répondais pas à son dernière interrogation. Je le faisais jamais quand on me posait ce genre de questions. Souvent je m’en amusais, laissant apparaitre un léger sourire malicieux sur mon visage, mais pas là, j’en avais pas envie. J’étais limite vexé qu’il me demande ça. Il était assez bien placé pour savoir pourquoi j’avais besoin de sauter autant de gonzesse. N’était-il pas loup ? N’avait-il pas grandi non loin de moi ?