Les images ne sont plus hébergées, néanmoins comme le sujet comporte une grande partie texte, il est laissé ici en attendant que les images soient remises.
Gérer la couleur!
La couleur est une étape importante de vos créations. On remarquera sans problème que peu nombreux sont les graphistes à travailler en noir et blanc (le défi pourrait cependant être intéressant, mais je m’égare.) A partir de là, cela signifie que la couleur a une place de choix dans votre création, et qu’il serait dommage de la négliger !
Concrètement, qu’entendons-nous par « couleur » ? Non ce n’est pas uniquement le fait d’avoir telle ou telle dominante sur votre création, il s’agit plutôt d’une question d’harmonisation. Prenons pour exemple ce LP réalisé pour le LPA 32 :
Ma création n’est pas unicolore, loin de là, on y distingue toute une palette de verts, de jaunes, de teinte cuivrées, peu de bleu, il est vrai, ou de violet, mais l’ensemble du spectre y est ou peu s’en faut. Pourtant, le compliment principal qui lui a été faite est son ensemble d’harmonie (qui fut rudement difficile à mettre en œuvre, soit dit au passage), cela est du à une bonne gestion (ou du moins une gestion qui a essayé d’être bonne, parce que je vois encore tout plein de défauts moi) de la couleur. Les teintes sont adoucies pour essayer de créer une harmonie d’ensemble, les couleurs chaudes concentrées au centre de l’image, avec les fortes lumières attirent l’œil d’autant plus que l’entourage est dans des nuances plus « froides » et plus sombres.
Ce constat posé, vous avez sans doute compris pourquoi la chose n’est pas à négliger ! Ayant réussi à capter votre attention sur la nécessité d’avoir un bon équilibre colorimétrique, passons à la suite sans plus tarder !
La théorie des couleurs?
Il existe une théorie de la couleur et une théorie de la lumière qui, bien souvent sont confondues. La théorie de la couleur – telle qu’elle est étudiée en peinture par exemple – ou logique soustractive veut que les trois couleurs primaires, le jaune, le cyan (une sorte de bleu-vert) et le magenta (un rouge rosé) mélangés à parts égales donnent du noir. Une expérience qui le prouve consiste à réaliser ce mélange avec de la peinture. C’est cette logique là que nous allons utiliser pour l’ensemble de nos créations, elle fonctionne pour les pigments, pour les superpositions de couleurs aux crayons, et aussi pour les calques de vos logiciels de graphisme !
La théorie de la lumière a une logique additive, elle se base sur ce qu’il se passe lorsqu’on envoie des spots de lumière sur un écran sombre, les trois lumières primaires, le rouge, le vert et le bleu à parts égales donnent une lumière blanche. Bien que mettable en œuvre via le mode de fusion « soustraction » de photofiltre 7 et studio, la chose n’est quasiment pas utilisée en graphisme.
Retenez la logique soustractive, donc, ou théorie des couleurs, c’est elle qui va nous aider à comprendre le point suivant : les harmonies. En peinture, une chose très utile a été mise en place : le cercle chromatique. Il s’agit de mettre sur un cercle l’ensemble des couleurs existantes (ou du moins une idée de l’ensemble des couleurs existantes, puisque le nombre de couleurs est infini !), de façon à pouvoir s’y repérer. En tapant sur votre moteur de recherches « cercle chromatique » vous en trouverez une légion, mais je vous propose de travailler sur la version simplifiée qui suit :
Laissez-moi vous l’expliquer. J’ai d’abord posé les trois couleurs primaires, le jaune, le cyan et le magenta, ce sont nos couleurs primaires.
En mélangeant à part égales deux à deux ces couleurs, on obtient des couleurs secondaires :
Jaune + cyan = vert
Jaune + magenta = orange
cyan + magenta = violet
Et pour obtenir toutes les nuances intermédiaires, à savoir les couleurs tertiaires, il suffit de mélanger une couleur primaire et une couleur secondaire. Par exemple, le magenta et le cyan sont deux couleurs primaires dont le mélange donne du violet. Mélanger du cyan et du violet donnera toute une gamme de bleus violacés (l’outremer par exemple) du plus bel effet pour une scène nocturne. A l’inverse mélanger du magenta et du violet vous donnera de quoi peindre une somptueuse étoffe pourpre, ou une grappe de raisins rouges ! (… J’me taperai bien un petit muscat moi !)
Des Harmonies ?
C’est bien beau tout ça, si, si, je te jure, Ehawee, mais… concrètement, ton blabla, là, il s’applique comment au mot que t’a prononcé tout à l’heure ? Tu sais l’harmonie ?
Patience petit scarabée, j’y viens. Ce cercle chromatique oppose sur une même ligne les couleurs dites « complémentaires », c'est-à-dire des couleurs qui se subliment l’une à côté de l’autre. Par exemple, dans une image entièrement en nuances de bleu, un point de couleur orange ressortira particulièrement bien.
Le trait que je viens de tracer ci-dessus forme ce qu’on appelle une harmonie à deux couleurs. Pour en découvrir, il vous suffit de tracer des diamètres du cercle (c'est-à-dire des droites passant par le centre du cercle.) Saurez-vous trouver tous les couples complémentaires ? Allez, cherchez bien !
- Spoiler:
- Les harmonies principales opposent une couleur primaire & une secondaire :
Magenta – Vert
Cyan – Orange
Jaune – Violet
Alors ? surpris ?
Cependant, une harmonie à deux couleurs ne veut pas dire que mélanger ces deux couleurs sur une image rend nécessairement bien. Il faut doser, c’est comme tout ! (Mais je m’avance un peu sur la suite !)
Mouais, admettons. Mais euh… sinon, tes couleurs, là, elles marchent que par binôme ? Genre je fais une création dans les jaune/vert, j’ai pas le droit de mettre de l’orange ?
Eh bien si, justement ! Les harmonies ne se forment pas nécessairement entre deux couleurs. On peut en trouver à trois, quatre, cinq (etc…) couleurs ! Elles sont plus ardues à gérer, mais c’est tout à fait faisable ! L’harmonie parfaite à trois couleurs aura la forme d’un triangle isocèle (par exemple le magenta s’opposant non pas au vert mais à du jaune et quelques nuances de bleu violacé), cependant rien ne vous empêche de faire un triangle rectangle (un diamètre du cercle + une couleur autre, par exemple, du bleu et du violet opposés à de l’orange, le bleu et l’orange étant complémentaires.)
Pour les harmonies à trois couleurs, le résultat est bien souvent meilleur lorsque vous opposez deux couleurs à une seule. Par exemple dans la création présentée au début de cette étape du cursus, l’harmonie peut être vue comme une harmonie à trois couleurs, les nuances allant du bleu-vert au vert-jaune s’opposent à des nuances plus rouges, triangle isocèle (ou approchant, puisqu’il y a des nuances plus orangées également), emballé c’est pesé, l’harmonie est respectée ! J’ai choisi précisément cet exemple pour vous montrer que les harmonies peuvent être des choses qui se veulent subtiles, et non pas simplement une signature avec un personnage orange au milieu d’un fond bleu ! Ne vous inquiétez pas, la subtilité s’apprend, et on commence tous par tâtonner !
Et si l’on suit la même logique, l’harmonie parfaite à quatre couleurs est un rectangle, les couleurs s’opposant deux à deux, ainsi…
gardez toujours un cercle chromatique vierge à portée de main, vous pouvez utiliser celui-ci : il vous aidera parfois à trouver des idées insoupçonnées pour améliorer vos créations ! Ceci étant fait, nous en avons fini pour la théorie !
Donc on passe à la pratique ? GOTCHA, je file ouvrir mon logiciel ! Parce que c’est pas que t’es chiante quand tu t’y mets, Eha’, mais… un peu quand même !
Quelques Liens Utiles
Un très bon dictionnaire des noms de couleurs (c'est plus pour la culture, mais ce site me fera toujours délirer) : pourpre.com; j'utilise aussi, pour ma part, le super générateur de palettes à partir d'une image, précieux allié lorsque je veux harmoniser les couleurs d'un codage à partir d'une image. Dernier lien, plutôt de documentation pour le coup, que je pourrais vous proposer, c'est ceci, il s'agit d'un ensemble de screen de sites web avec des palettes de couleurs associées. Plutôt bien foutu, ça donne surtout pas mal d'idées de mélanges qui peuvent être faits!
Voici pour cette étape qui était plus que théorique (promis, c'était la dernière!) Il ne reste donc plus qu'une chose à faire : tester! Et ça tombe bien, l'étape 2 de cette partie du cursus est là pour cela! A vos logiciels!