Bon, j'avais dis que je participerai donc je le fais, mais si j'ai l'impression que ce sera dans le vide ... C'est pas trop mais c'est toujours ça.
Je n'ai pas d'avatar par contre, pas d'idées.
Gillian Reed
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24 ans Plus seule que jamais Un métier a-t-il réellement un intérêt dans le monde actuel ? Père Américain, Mère Anglaise N'en a plus Garder un esprit clair |
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Mon passé
Jusque là, Gillian était infirmière. Ce qui s’est passé avant ne compte pas, peu importe. En fait, pour tout dire, elle l’a oublié. La dernière chose dont elle se souvienne, c’est une aiguille, un bras, une veine, des larmes, et une poche qui se remplit de sang.
Service pédiatrie, patient actuel Jack, 12 ans.
1, l’aiguille s’enfonce. Il faut bien faire des analyses pour connaître la raison d’un mal. Un sourire et le travail est terminé, les larmes vont sécher. En principe seulement. Voila que l’enfant se met à trembler, à hurler, puis se fige. Vu comme ça, on dirait une poupée de porcelaine, un ange plus précisément. Mais les diverses alarmes beuglantes venant des appareils du petit Jack effacent cette vision.
2, l’ange est en train de sombrer. Tous s’affairent autour de lui animant tout un tas d’instruments de la mort dans l’espoir de pouvoir ranimer le déchu. Mais non, la ligne continue persiste, c’est terminé. Son premier patient. Le premier qui ne rouvrira pas les yeux, qui ne fera pas de nouveaux caprices à ces parents pour obtenir on ne sait quel bien démesurément cher. Fini. Cette fois les chaudes gouttes ne coulent plus sur le même visage.
3, l’infirmière pleure. Tous se résignent, ce n’est pas le premier, mais c’est tout de même rare au service pédiatrie d’Atlanta. Après tout, ce sont des professionnels, ils savent à quoi s’attendre. Gillian, elle, fait ce métier par plaisir de la compagnie infantile. Elle a peur du sang, c’est maladif, mais elle a toujours voulu être infirmière. Chez les enfants, contrairement à ses premières idées, c’est plus simple : après les larmes les gros sourires, les bonbons, les histoires de super-héros … le précieux liquide rouge est vite oublié. Mais là …
4, le sang gicle. Oui, il gicle. Le corps inanimé semble se redresser après s’être débarrassé d’un demi-litre de sang gênant le système respiratoire. La vision sur le sol fait chanceler la demoiselle, même si une petite voix lui répète qu’ « il est en vie ». En réalité, la vérité est plus complexe. Au même moment c’est la panique à l’hôpital. Un escadron militaire semble prendre les commandes, tirant ça et là et abattant des gens au passage. Mais ça, elle s’en moque. La flaque bordeaux monopolise davantage son attention. Un long lac aux aspects glacés et pourtant si chaud, si calme et si problématique … une part d’elle-même lui recommande de toucher, quand ce sera fait elle n’aura plus peur, mais elle ne peut pas, cela n’aurait aucun sens.
5, elle hurle. Encore. Cette fois, c’est de douleur. Car il n’y a que la douleur qui pouvait la tirer de cet état de crainte si révélateur. Elle relève lentement la tête, et ses yeux ronds fixent Jack. Non, ils fixent l’animal. L’animal qui a saisi son bras et qui le mord avidement, les yeux opaques et l’air ailleurs. Mais ce n’est pas tout. Un groupe d’hommes armés et tout de kaki vêtus fait face à elle. L’un d’eux la met en joue, un autre tente de l’en empêcher. Elle n’entend rien, un bruit sourd résonne, mais ça s’arrête là. Et du sang jaillit, de nouveau, ce n’est plus le sien mais celui du petit Jack, ce garçon de 12 ans, dont la poche de 500ml ne sera pas sa seule percée du jour, puisqu’il vient de prendre une balle en pleine tête, et lâche peu à peu son repas. Elle en a partout. Sur sa blouse, sur son pantalon, sur son visage, dans ses cheveux … Gillian si tu savais, tu te sauverais. Car tu n’as pas fini de trembler. L’un baisse son arme, l’autre l’a convaincu. Convaincu de quoi ? Autour c’est la pagaille, on ordonne de rester confiné, de préparer des barricades, mais la panique a le dessus et beaucoup tentent de partir. Erreur fatale. Les morts arrivent, le désastre annoncé des millénaires précédents se produit aujourd’hui. La jeune femme est soulevée, allongée sur un lit à la fois par ses collègues et par les envahisseurs armés. Un garrot. Bonne idée, le sang cessera de couler. Des tissus ? Bonne idée, un peu de nettoyage ne sera pas de trop. Du désinfectant ? Pourquoi pas, on ne sait jamais ce qui peut être véhiculé par l’hémoglobine. En revanche, cet outil plus épais qu’un scalpel … elle ne voit pas trop. Et elle ne verra pas tout de suite, car elle sombre. Heureusement d’ailleurs.
6, le bras sectionné l’infirmière va se réveiller.
Trois jours plus tard, dans une ruelle sécurisée d’Atlanta. Elle se réveille. Son sauveur –celui qui a négocié sa vie- est là. Elle lui sourit. Pourquoi ? A cause des médicaments, ou par confusion sûrement. Quelque chose lui manque, c’est sûrement l’anesthésie. Deux jours a traîner dans les lits ne lui auront pas suffit à se remettre de ses émotions, mais la place manque pour les blessés. Elle a sur ce qu’il lui manquait au moment où sa tête a choisi de se reposer à sa droite : son bras entier avait disparu. Le choc vu rude, mais pas autant que celui qui allait suivre. Le bon samaritain était toujours là, contrairement à ses confrères, et tentait de lui rendre la chose plus simple. Il lui expliqua ce qu’il s’était passé, où ils étaient, pourquoi ils allaient devoir bouger, pourquoi ils ne pourraient pas retourner chercher Flip, le chat arrogant qu’elle garde par gentillesse. Mais elle n’y croit pas. Si elle le pouvait, elle rirait. Désormais considérée comme valide (après tout, le colonel lui avait bien dit : « Tu as encore tes deux jambes, alors lèves-toi et marche ! »), elle devait prendre son tour de garde, comme tout le monde. Et c’est là qu’elle constata l’ampleur des dégâts. Des rôdeurs, partout. Des vivants, revenus à la vie. Des incendies, des cadavres jonchant le sol, une odeur putride qui emplit vos narines comme la mort emplissait celles des anciens combattants. L’enfer sur Terre. Son premier était un enfant, encore un enfant. Un autre petit Jack. Elle devait le faire, c’était ça où on la jetterait dehors. Tuer ou être tuée, c’est ce qu’on lui avait dit. Elle n’avait jamais manié d’arme, elle ne le voulait pas, c’était trop lourd : autant physiquement (avec un bras en moins c’est d’autant plus dur) que mentalement, avoir une arme, c’est tirer, tirer c’est tuer. Tuer c’est prendre une vie, ou une âme. Non, dans ce contexte, c’est prendre un démon, un corps inerte, une âme prisonnière, mais pas tuer. Les larmes aux yeux, elle jette un œil à sa victime. Dans le viseur, l’animal se redresse, et le beau visage de Jack, souriant de mille feu lui adressa un peu d’attention. Le projectile part, Jack 2 est libre. Tuer un enfant, c’est pouvoir tuer n’importe quel autre rôdeur.
Des mois se sont écoulés, peut-être 4 ou plus. Combien de fois ont-il bougé ? Aucune idée. Pour combien de temps sont-ils là ? On n’en sait rien. Ils sont actuellement à des kilomètres d’Atlanta, dans l’un des lieux que Gillian considère comme le plus dangereux : un zoo. Oui, un zoo. Ils ont fait une ferme, une ville fantôme (idéale, mais les vivres ont manqué), une décharge, d’autres petits patelins, des montagnes, des forêts … et maintenant un zoo. Les trois quarts d’entre eux sont morts. Gillian les a tous pleurés, même ceux qu’elle ne connaissait pas. Tout les enfants sont morts, ou presque : seul reste Matthew, le fils du colonel tyrannique. Enfin, « reste » n’est pas le verbe approprié : depuis qu’il a vu les tripes de son père se faire déchiqueter dans un bruit gluant et sanglant, il n’est plus vraiment là. Tous s’efforcent de rester en vie. Lola, la seule rescapée d’une animalerie proche de leur position actuelle a suggérée hier de se diriger vers le zoo qu’elle connait comme sa poche, et les autres l’ont approuvé. Pourtant, ce n’est pas des fusils, des tranquillisants, des vivres, des grillages et compagnie qui ont réussi à faire oublier à miss Reed que des animaux dangereux vivent ici, et que des tas de maladies doivent aussi attendre bien sagement de nouvelles victimes. Sans oublier les rôdeurs : l’invasion a commencé un Samedi (à Atlanta en tout cas, et probablement alentours), et le Samedi est le jour favori des sorties en famille, alors un zoo … combien de rôdeurs s’y trouvent encore ? Comment les repérer dans des paysages si divers ? Ils sont pourtant arrivés sur place, une matinée pluvieuse. Heureusement, la pluie efface les odeurs, du moins partiellement. Il ont passé la zone « Safari », une quinzaine de kilomètres à faire en voiture habituellement peuplés de lions, de rhinocéros, de buffles … que d’animaux chaleureux. Tous aux aguets ils ont surveillés, certains en voiture (si l’on peut appeler de vieilles bigotes « voitures ») d’autres à pieds. Mais rien. C’est ce qui a commencé à les inquiéter. Arrivés à l’accueil, ils en ont eu un ou deux : une femme au guichet, deux hommes au poste de surveillance. Un tour dans la boutique de souvenir, quelques barres vitaminées fourrées dans les sacs, des bouteilles d’eau, des couvertures et vêtements, et les voila partis.
Ils sont dans la cage aux tigres depuis trois jours maintenant. Les femmes continuent de camoufler la cage avec des feuilles de palmiers décoratives, afin de ne pas être repérés trop vite. Cette cage est la seule à avoir tenue. Comment, on ne sait pas, mais le fait est que les animaux ont été libérés, par les gardiens dans un moment de panique ou par les bêtes elles-mêmes. Les grilles sont solides, le cadenas de la porte tient toujours (si bien qu’ils ont tous du escalader l’animal de fer pour y accéder par le haut) et c’est le seul endroit qu’ils ont pu à peu près sécuriser. Tout n’a pas encore été exploré, la nourriture est restreinte, les conditions de vie sont déplorables, mais tant pis. Ils (les militaires, puisque ce sont les seuls autorisés par le groupe à porter des armes à feu histoire de ne pas gaspiller les munitions en tir manqués) doivent nettoyer les laboratoires cette nuit, tous envahis par une trentaine de rôdeurs : l’un d’eux à du y pénétrer déjà contaminés, car un cadenas retient la porte et « les morts n’entreront pas » a été écris sur l’une des vitres de l’intérieur. Bien tenté. Tous pensaient avoir une certaine source de nourriture par la chasse, quitte à passer de l’éléphant au rat, mais la majorité des animaux ont été attaqués et contaminés. Hier Gillian a gouté du serpent, délicieux, on l’assimile facilement au poisson quand on oublie que la bête d’1m50 de long peut vous tuer en moins d’une minute. Aujourd’hui ce sera sûrement du lynx. A quinze, il n’y aura pas de reste.
En ce 24, ou 25 de … quel mois déjà ? On fête la crémaillère. Oui, ils ont pu investir le labo. A neuf, le travail fut assez rapide et aucun mort ne fut à déplorer. Ce jour-là, Gillian avait insisté pour accompagner les hommes, histoires de se rendre utile. Son handicap avait tout d’abord forcé les autres à refuser, mais une grosse colère réussi à les convaincre. Armée de son couteau elle en a eu deux. Bien peu comparé au butin de ses comparses, mais suffisamment à ses yeux. Donc, ils sont bien installés pour une fois. Quelques armes ont pu être récupérées, des médicaments également, … les corps ont été jetés à l’extérieur, l’intérieur fut décapé avec du désinfectant et tous se sont installés comme à la maison. Matthew a même trouvé une salamandre dans une cage. L’animal n’était pas agressif, voir même reconnaissant d’avoir été tiré de ce mauvais pas qu’être enfermé avec des cadavres affamés. Il l’a donc libéré, et ce nouveau camarade est resté près de l’enfant, qui reprit peu à peu un peu d’humanité. Jusqu’au prochain massacre. La routine avait presque envahit le groupe quand de nouveaux rôdeurs firent leur entrée dans le couloir du labo. Trois précisément. Rien de bien inquiétant. Deux hommes sortirent et en trois coups de couteaux le problème fut réglé. Flynn, la salamandre, en avait profité pour s’échapper, mais elle avait fini par revenir au même moment que les héros du jour, à la grande joie de Matt.
La nuit était déjà bien entamée quand Lola ouvrit les yeux. Des yeux opaques, vides, … avides de sang. Cela ne prit que quelques secondes. Un véritable massacre. Un, puis deux, puis trois, puis tous. Alertée par les cris Gillian s’était réveillée et avait vite compris ce qu’il se passait : c’était comme cet été à Red Lagoon, le groupe avait été touché. Elle s’était redressée, avait prit un sac de vivre, attrapée Matthew sous le bras et avait quitté le labo. Les bruits allaient alerter les rôdeurs, il fallait faire vite. L’aération lui sembla sur le moment la meilleure solution possible. Alors elle y jeta Matt, perdu entre le réveil et le cauchemar et s’y précipita également. Le silence s’ensuivit, puis de nouveaux des sifflements, des grincements … le mal avait repris ses droits. Des larmes chaudes coulèrent des yeux de l’enfant, et Gillian tenta de le réconforter du mieux qu’elle le put. Elle aussi voulait pleurer, mais elle ne pouvait pas. Pas maintenant, pas devant lui. Pour une fois qu’elle avait de l’intérêt, pour une fois qu’elle ne voulait pas mourir, qu’elle ne pouvait pas mourir … car ces derniers mois avaient été ponctués par les diverses tentatives discrètes de suicide de l’infirmière déchue. Elle chuchota, et l’enfant lui coupa la parole, prononçant des mots à peine inaudibles, montrant son manteau enroulé en boule. Il le déplia soigneusement afin de ne pas laisser échapper son bien précieux : Flynn la salamandre. Mais quelque chose en elle avait changé. Son regard était différent, agressif, pétillant … violent … elle était agitée et rognait le tissu avec haine. Voila d’où venait le massacre d’aujourd’hui. Les petits animaux (les reptiles ne faisant pas exception) sont les principaux véhicules de maladie, elle le sait, elle est infirmière. L’autre jour, durant sa sortie, elle avait du collecter quelques microbes au passage, ou mordiller un ou deux cadavres. Les laisser empilés devant leur porte n’était pas la meilleure des idées de ces six derniers mois. Alors elle s’étira et arracha de sa ceinture ce que son sauveur lui avait donné lors de leur première sortie d’Atlanta : son couteau à cran. Elle s’apprêtait à faire ce qu’elle devait faire, quand une autre idée lui passa par la tête. Elle prit la main de l’enfant et y fixa solidement la lame, entre ses doigts rigides de peur. Il devait le faire. Ils n’étaient plus que deux, il était responsable, il devait grandir. Le petit comprit, un coup d’œil entre les grilles et le voila décidé. L’action fut rapide et sans douleur. Après toute cette horreur, tuer un fidèle compagnon n’avait pas été si complexe qu’il l’eut pensé.
Après deux semaines cloitrés et courbaturés, ils étaient sortis. Tous deux avaient fait leur part du travail, Gillian la première : elle avait commencé par leurs anciens colocataires, certaines que Matthew ne pourrait pas, avait récupéré une des armes munies de silencieux et l’avait confié à son binôme. Rester ici n’était plus pensable, trop de douleur régnait, trop de colère remplissait leurs poumons. Ils remontèrent donc, sans trop de soucis. Sortir du zoo fut néanmoins plus complexe. Ils trouvèrent une jeep abandonnée dans la partie « Antarctique » d’où les pingouins n’avaient pas bougés, et où les rôdeurs restaient prisonniers des grilles pointues de l’enclos. Leur salut. Quoi que … le moteur n’avait pas tourné depuis longtemps, et la voiture eut du mal à avancer, crachant fumée et beuglant des grincements de pistons. Les cadavres se sont amassés derrière eux. Mais ils ont pu sortir. Actuellement, ils sont enfermés dans une petite maison en pleine forêt. Gillian n’en peut plus, elle est fatiguée, ne tient plus de veiller, de n’avoir pour relation qu’un petit garçon, d’être la seule responsable de leur destin, c’est trop lourd. Et puis, jusqu’ici Matt n’a pas été d’un grand secours. Il a beau être solide mentalement (survivre ne lui fait pas peur), il ne peut toujours pas tirer sur ses semblables. Hier, il abattu un rôdeur qui ne représentait pas de menace, par contre lorsque son fils s’est présenté à eux, attiré par l’odeur du sang, il n’a pas pu. Aussi grand que lui, aussi innocent que lui … son apparence l’a résigné. C’est son seul point faible. Il ne craint pas les lieux non sécurisés, il propose d’aller lui-même chercher les vivres, ses idées sont bien meilleures que celles de Gillian, mais elle aurait préféré qu’il dégomme des gosses plutôt qu’il ne pose des pièges. Il faut changer ça, et une idée lui vient à l’esprit.
Ils viennent de manger, le feu est éteint. Tout se passe comme d’habitude. Gillian est résignée, elle est décidée. Elle veut sauver cet enfant, elle veut sauver cet autre Jack. Et elle le fera. Quelque chose gigote dans les buissons, Matthew se lève et la jeune femme lui fait signe de se rasseoir. Elle s’en chargera. Un rôdeur apparait. Elle s’approche, et là, horreur. Elle se fait mordre, et lui plante son couteau dans le crâne. Le bruit est infâme, mais la blessure l’est d’autant plus. Maman Reed revient vers le feu, les jambes tremblantes, perdant beaucoup de sang. Matthew vient vers elle, prêt à réagir … mais que faire ? De nouveau le sang attire les larmes, des larmes de crocodiles qui coulent sur les joues blanches de l’enfant. C’est trop tard, il le sait. Elle l’encourage, il doit le faire. La lame est dans sa main, la victime semble agoniser, il doit le faire. Il doit le faire. C’est tout ce qui résonne dans sa tête. Elle lui donne ses derniers conseils, l’assure qu’il s’en sortira et lui dit de le faire. Le fera-t-il ?
A-t-elle été mordue ? A-t-elle finalement craquée ? C’est ça la solution ? Si Matthew peut s’en prendre à elle, il peut s’en prendre à tous. Ou bien … sa lame a-t-elle ripée dans son ventre, répétant un cercle dévastateur et volontaire ? Une mort peut-elle sauver une vie ?
Mon caractèreGillian est quelqu’un de sensible, timide mais sociable. Avant tout ça, elle jonglait entre les associations animales et son métier d’infirmière, une vraie passion. Elle aimait la cuisine, prendre le temps de transformer tous ces aliments en quelque chose de délicieux tout en écoutant du Mozart ou des groupes de Rock. Maintenant, c’est différent. Elle s’est d’abord refermée sur elle-même, puis s’est ouverte peu à peu à de nouvelles relations et à un monde changé. Elle ne s’est pas réellement endurcie, se cachant toujours derrière les autres, jusqu’à ce qu’elle ne trouve plus personne d’assez grand pour la protéger de la réalité. Et même à ce moment-là, ce n’est pas du courage qui s’est emparé d’elle, mais une résistance physique qu’elle ne soupçonnait pas : l’instinct de survie. Des passe-temps, elle n’en a plus. Des projets, elle n’en a jamais eu. Sa peur du sang reste entière, mais là aussi l’instinct de survie prend le dessus. Sa part d’humanité lui vient uniquement de sa faiblesse mentale. Pour elle, elle tue encore des gens. Chaque cadavre a une vie, chaque cadavre lui en voudra, chaque cadavre la jugera lors de sa mort.
Ses nombreuses tentatives de suicide ont échoué. Exprès ou pas ? Elle ne sait pas. Depuis toujours son subconscient lui joue des tours, comme un autre « elle » qui voudrait tout contrôler, sans jamais rien lui dire. Comme le jour où elle a été attaquée avec Matthew. Etait-ce réellement le rôdeur qui s’était amusé à lui triturer les intestins ? Dans son esprit oui, obligatoirement, mais en réalité, personne ne le saura.
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