Salut à tous, vous avez vraiment été très nombreux à participer à ce défi, @Elenthil et moi-même vous en remerciant chaleureusement ^^
Bonne chance aux 10 participants
On se donne RDV le 25 pour les résultats !
- Texte 1:
- L'Epreuve de la Page BlancheDans la nuit, lorsque j'écris à moitié vautré sur mon canapé, il m'arrive parfois de me trouver incroyablement arrogant, stupide et ridicule. Il est généralement deux ou trois heures du matin. C'est l'heure des aboiements déchirants, l'heure où la neige envahit les écrans de télé et où le monde se fait la grâce de l'oubli. J'observe avec consternation mon travail inachevé, ces lignes qui me narguent de leur indignité et que je tente rétrospectivement de recouvrir d'une sorte d'aura mystique, comme si les forces célestes de l'univers n'étaient qu'une équipe de scénaristes dont je venais de recueillir les confidences. Sauf qu'elles ne le sont pas. Ou alors personne ne m'avait prévenu que les muses entameraient ce soir une grève syndicale. La rage succède au mépris et j'écrase la touche « effacer » de mon ordinateur. J'observe froidement le curseur rendre au néant ce qui lui revient de droit, presque avec une satisfaction cruelle. Sur la blancheur virginale rétablie, le curseur clignote, effroyable de régularité, et le vide m'envahit. Il ait, paraît-il, de ces moments gratuits de plénitude, des dimanches matins ensoleillés, où vous vous surprenez à trouver dans la simplicité des mots des trésors d'inventivité, où la plus insignifiante des actions se couvre du voile magique de l'épique. Je ne suis pas de ces privilégiés. J'apprécie l'inconfort ouateux et l'irréalité d'un jeudi extensif qui se fout de la permission de minuit, où la fatigue et la faim s'associent en une étrange torture, où la clarté de l'esprit s'est scarifiée au bénéfice d'une sensation diffuse, fragile, une sorte d’acuité de l'âme. Pourtant il arrive que cette sensibilité fasse preuve de pudeur, qu'elle se dérobe à ma créativité avide et me laisse la frustration amer de ne pouvoir donner forme à ce qui est incertain. J'entreprends de me lever, d'étirer mes muscles raides d'être restés trop longtemps inactifs. Dans la cuisine, j'actionne la machine à café qui s'ébranle, possédée, faisant preuve de la capacité de nuisance d'un marteau-piqueur. J'attends placidement que le minuscule filet brun achève de remplir une tasse digne d'un service à poupées et m'enfile son contenu. Une autre suivra. Ce n'est pas tant que je me sente illégitime. Il y a même derrière mes maladresses et mes incohérences quelque chose d'irréductiblement humain, une honnêteté un peu gauche que d'aucuns qualifieraient de pathétique. Mais l'on y devine aussi cette ultime vanité, cette crainte de l'indifférence, cette honte de l'insipide. Soudain, j'ai la sensation d'étouffer, tendu par l'angoisse et les affres de l'écrivain en panne d'inspiration. J'ouvre en grand la fenêtre et laisse la fraîcheur de l'extérieur me gifler de toute la force de ses 10° C, me laissant hagard et frissonnant. Il est toujours surprenant de constater comme l'on peut être captif de son quotidien, comme le paysage banal et familier qui s'étend devant moi revêt un intérêt nouveau pour peu que je lui jette un œil moins superbe. Un soupir me délivre, un sourire me trahit. Je reviens à mon ordinateur et ignore le clignotement compulsif du curseur. Doucement, une idée prend forme qui n'a pour elle que le mérite d'être une idée toute simple, toute bête, presque banale. Mais elle est mienne autant que je suis sien. Et dans cette promiscuité où nous nous tenons tous les deux, il n'y a pas de place aux doutes ni à l'effroi. Dans la nuit, lorsque j'écris à moitié vautré sur mon canapé, il m'arrive parfois de me trouver incroyablement arrogant, stupide et ridicule. De cette lucidité naissent souvent mes œuvres les plus sincères. Tout est calme de l'autre côté de la rue, il n'y a pas de bruit, et le ciel est saturé d'obscurité.
- Texte 2:
- L’astre blanc luit dans cette nuit sans étoiles
Une nuit d’encre,
Une nuit où tu changes…
J’étais là près de toi,
Mais tu ne vois pas...
Pourquoi tu m’ignores ?
Qu’ai je fais pour mériter ça ?
Tu m’as dit de partir,
Je t’ai demandé pourquoi?
Tu ne m’as pas répondu…
Alors je suis partie,
Sans un mot…
Sans un regard en arrière,
Avec pour seul témoin de ma peine
L’astre blanc de la lune
Je suis là, seul abandonné de tous,
Un dernier regard vers la lune,
Un pistolet dans la main pointée sur mon cœur,
Un coup unique, une balle mortelle
Et seul témoin de ma souffrance
Les reflets pales de la lune sur mon corps tout aussi pale…
- Texte 3:
- La vaste plaine était blanche de neige, qui couvait les graines du printemps prochain, tout en étouffant les restes du printemps dernier. Celle-ci était immaculée, nulles traces ne troublaient sa surface parfaitement lissée, nul arbre mort ne laissait son tronc dépasser de cette mer glacée. Pas un bruit, pas un râle, nulle vie ne semblait exister par ce temps hivernal.
Pourtant, on la savait en train de se taire, sous ces amas blancs couvrant la terre. Les yeux fermés, il n’était pas difficile de s’imaginer la prairie par un bel après-midi d’été, fleurie à souhait, avec toutes ces formes oscillant selon l’envie du vent, dans une harmonie de mouvement. C’était tellement enfantin à imaginer que, malgré l’hiver, on pouvait s’attendre à voir germer les pousses et qu’enfin elles percent la neige; il ne suffisait que d’un rien, d’une pichenette, d’un petit effort…
Pourtant, la neige resta immaculée.
Malgré tous mes efforts, ma volonté flanche.
J’attendrai alors le retour de l’été.
En attendant, ma page restera blanche.
- Texte 4:
- Je devais être étendue là depuis trop longtemps au moment où j’ouvris les yeux. Le sol était inconfortable et à peine réchauffé par mon corps. J’avais aisément deviné qu’il s’était agit de métal.
Ce qui s’offrit à moi n’était pas croyable, trop surprenant. Tout était baigné de rouge, bien plus que lors d’un coucher de soleil intense. Le ciel semblait fait de sang. Instinctivement, je me frottai les yeux comme un enfant qui découvre une surprise qu’il n’avait jamais espéré avoir. Mais une surprise qu’il n’avait pas souhaité pas recevoir. Un peu comme un cadeau empoisonné et fatal. Endolorie et perdue, je me redressais en position assise, les yeux encore somnolents.
Je n’aurais peut-être pas dû faire ça, en fin de compte. Mises à part les nombreux volcans en colère, il y avait une grande muraille de pierres bleutées parsemées de tours de guet. Dès lors, je me demandais franchement comme un cerveau humain pouvait imaginer cela pendant le sommeil. Il y avait des créatures volantes éparses et de nature hétéroclite qui virevoltaient et parfois se battaient au-dessus de la muraille. Les dragons et les chauve-souris géantes n’étaient pas les plus nombreux, il y avait une plus large majorité de machins. Oui, de machins, ce n’était pas autre chose que des machins.
Je me trouvais apparemment sur une sorte de toiture en métal ondulé, ce qui expliquait le gros inconfort que je subissais. Le vent était mordant mais n’était pourtant pas froid, dû sûrement à la quantité de soufre provenant des volcans en éruption. Ceux-ci étaient assez silencieux, étonnamment. Sans doute étaient-ils vraiment trop loin ? En tout cas, je n’avais pas tant de difficulté à respirer que cela.
Au bout de la toiture, il y avait pas mal de pointes et de créatures de pierre décoratives, des dessins gravés dans le métal et des couleurs criardes pour souligner les traits, ainsi que quelques belvédères grecs aux toits bombés avec des pointes en forme de pentacle. Sans m’attarder plus que cela sur ces derniers, je décidais de m’approcher du bord, sous l’une des petites coupoles, histoire d’être moins visible des créatures volant par centaines.
C’est depuis cet endroit que je me rendis compte que la ville dans laquelle j’étais était immense. Tellement immense que ma grossière interjection fut répercutée par écho de nombreuses fois. Peu après, je plaçais mes mains sur ma bouche ; Pas question d’être découverte par les passants en contrebas. Ces autres créatures ressemblaient à des humains, mais cependant tellement différentes que je renonçais à leur faire les politesses.
Un bruit d’énergie, comme dans les téléportations dans les manga, venant de derrière moi me fit retourner immédiatement. J’étais découverte, mon cœur s’emballa tout aussi immédiatement. Cette personne était cornue comme une gazelle, revêtait des habits très propres, à l’aspect cher et était belle comme un diable… et je ne croyais pas si bien dire. Je ne savais pas trop pourquoi étant donné que je venais de poser mon regard sur elle, mais elle inspirait confiance. Cet homme semblait calme. Froid, mais gentil.
- Miss Gers, bienvenue à Hellforge.
C’est à ce moment que je me rendis compte que non seulement, je ne rêvais pas, mais aussi que ma vie n’allait plus être la même.
- Texte 5:
- SCP-1893 ET LA SOLITUDE:Elle ne te regarde pas. Elle est trop concentrée sur ce qu’elle suit et toi, tu suis ses pas. Son regard reste fixé dans la même direction, ses traits marqués par les âges ne sont pas habitués à être aussi tendus. Tu ne prends pas la peine de la détailler, trop intrigué par ce qui captive son regard. Le paysage autour de toi est incertain, chamboulé à chaque instant comme si tu te trouvais dans un immense livre dont on tournait frénétiquement les pages. Et pourtant, malgré ce décor réel tu te tiens immobile comme sur la terre ferme, tout comme elle et tout comme cette chose devant vous.
Tu le vois, parfaitement dessiné à travers l’encre qui voltige avec les paysages qu’elle décrit. C’est un homme, si l’on peut encore appeler ça un homme, immense, une montagne de muscles noueux comme tu n’en as jamais vu. Sa peau mate semble presque luisante sous la lueur surnaturelle du lieu et son crâne poli arbore deux impressionnants tatouages représentant des cornes de taureaux. Un être monstrueux qui semble être plongé dans une soif de sang sans fin. Il scrute chaque page qui passe comme un prédateur cherche sa proie.
Elle ne le quitte pas des yeux, elle sait ce qu’il s’est passé, elle l’a vu détruire une des histoires de ce grand livre et désormais, elle le juge depuis les ombres. Elle n’a jamais vraiment eut d’attache, jamais eut de compagnon, elle se contente simplement d’aller ou son cœur la guide, mais la présence de cette chose est une menace à sa liberté et elle ne peut se permettre de laisser quoi que se soit l’enchaîner. Mais elle ne veut pas porter de jugement hâtif même si elle redoute la suite des évènements.
Le flot s’arrête, un sourire dément se dessine sur le visage de la créature, elle vient de trouver sa proie. Tu peux lire dans ses yeux comme dans un livre ouvert, ce monstre venait de passer un dur moment de saccage, il lui faut quelque chose de plus calme et le peu d’encre présent sur cette page lui semble parfait. Un frisson parcourt ton échine, tu ne sais pas si tu tiens vraiment à voir ce qu’il s’apprête à faire. Mais tu n’as pas de choix, alors qu’il plonge entre les lignes, la femme le suit avec une légèreté surnaturelle et tu ne peux que l’accompagner, comme enchainé à ses mouvements.
Tu plonges dans la page blanche.
Tu comprends mieux pourquoi tu lui donnes ce nom. Elle ne manque pas seulement de mots, l’histoire qu’elle dépeint est plongée dans un paysage couvert de neige à perte de vue. Pas de relief, pas de végétaux, pas d’animaux, juste du blanc aussi loin que tes yeux peuvent le discerner. Celle qui te guide est toujours là, les yeux toujours rivés sur la bête. Si auparavant, tu pouvais lire la légère angoisse de ses traits ce n’est plus le cas. Son expression à changé et tu ne sais pas ce qu’il se cache derrière.
Inconsciemment, tu fais un pas vers elle, ton seul repère dans ce paysage inhospitalier. Il ne fait pas froid malgré la neige bien réelle qui crisse sous chacun de tes pas et pourtant, tu sens tes poils se hérisser. Cette sensation de chair de poule démarre dans tes bras puis vient courir jusque sur ta nuque avant de descendre le long de ton dos, tes dents commencent à s’agiter et tu laisses échapper le cliquetis incontrôlable de tes dents qui claquent.
Sa main se pose sur ton poignet, surpris, tu relèves le regard dans sa direction. Comment ? Tu étais persuadé de n’être qu’un fantôme destiné à la suivre, simple spectateur des évènements, incapable d’agir par toi-même. Mais la sensation de malaise qui te gagne chasse ses réflexions de la même manière que son regard rassurant te réchauffe le cœur. Elle sait quelque chose, mais le temps n’est pas à la discussion, elle pose un doigt sur tes lèvres avant de te tirer un peu plus loin.
Le monstre avait bougé pendant ton moment d’absence, quelque chose n’allait pas. Tu peux le lire sur son visage, dans sa démarche incertaine, il veut quitter cet endroit. Alors qu’il s’apprête à quitter cette page visiblement déserte son regard se plante sur un feu. Tu sens sa confiance revenir, mais tu doutes, sa soif de sang ne semble pas avoir disparu, elle a certainement été ravivée par ce signe de vie, mais est-ce vraiment le cas ?
Oui, c’est certainement son envie de destruction qui guide encore ses pas, car il vient de trouver une proie facile. Emmitouflé dans un grand manteau bleu rembourré, réchauffant ses petites mains auprès du feu se trouve un garçon. Tes yeux s’écarquillent, depuis quand est-il là ? La première fois que tu as posé tes yeux sur cette page, il n’y avait rien à part de la neige. Les questions se succèdent dans ton esprit, mais la peur prend le dessus, il faut l’aider. Le monstre se dirige vers lui et jamais il ne parviendra à lui échapper si personne n’intervient.
Tu fais un pas en avant, mais elle t’arrête, visiblement rassuré par ce qu’elle voit. Tu tentes de te dégager de son étreinte, mais elle te retient d’une force que tu ne lui avais pas soupçonnée, encore une fois, elle resta muette, mais ses yeux gardaient cet aura rassurant. « Regarde » disent-ils.
Perdu, tu tournes de nouveau ton regard, le feu, le garçon et le monstre. Il s’approche, peu à peu, pas après pas. Pourquoi le petit ne fait-il rien ? Tu le vois lever les yeux, visiblement alertés par un bruit, le crissement de la neige de plus en plus fort. Ses yeux sont blancs. Aveugle, il ne voit pas le monstre qui avance. Mais quelque chose te gêne dans la démarche du monstre, il ne sourit plus comme un boucher avide du sang des animaux de l’abattoir. Son regard guette chaque mouvement autour de lui avant de revenir toujours vers le feu, bientôt son attention ne peut plus s’en détaché, il avance, désespéré vers ce petit être.
Car il est seul, seul dans ce monde désolé. Il a toujours été seul, mais aujourd’hui plus que jamais auparavant cela lui pèse. Il ne veut plus de cette solitude, il veut juste se rassurer avant de partir ravager un nouveau monde. Tu le lis dans ses yeux comme tu parviens à lire dans les yeux de la femme à tes côtés.
« Je n’ai plus à m’en faire. Il est temps de partir. »
Tu vois le monstre tomber face contre terre dans la neige, tendant les yeux presque inondés de larme la main vers le garçon qui l’attrapa dans un sourire rassurant. L’invitant à rester avec lui. Tu ne comprends pas, cette scène te semble irréaliste et pour la première fois de cette aventure des mots franchissent tes lèvres.
« Qui est-ce ? »
La femme sourit et alors qu’elle te donne des réponses les plaines des neiges commencent à s’effacer, tu quittes la page lentement.
Je ne sais pas ce qu’est cette chose, elle n’a pas de nom, juste un numéro donné par des hommes qui ne comprennent sa nature. »
Ton regard se pose sur le monstre, elle semble si pitoyable désormais. Incapable de quitter le garçon pour une raison qui t’échappe encore.
« Quant à lui, c’est un vieux compagnon qui m’accompagne où que j’aille. Il reste inoffensif si tu ne tiens pas trop à lui, mais fais attention, il peut facilement enchaîner la plus dangereuse des créatures. »
Ton regard se pose sur lui alors qu’il disparaît dans la page. Durant les dernières secondes, tu le vois qui te fixe, un sourire fantomatique plane sur ses lèvres et un frisson parcours de nouveau ton échine. Tu ne doutes plus que quoi qu’il soit il est bien plus dangereux que ce monstre avide de sang, heureusement, il est resté dans son monde, loin de toi et de ta propre page.
« Car il est la Solitude, il prend de nombreux visages, parfois accueillant parfois terrifiant, mais un conseil mon jeune ami. N’abuse pas de sa compagnie. »
- Texte 6:
- Souvenir d'enfanceLes souvenirs se mêlent et se démêlent sans que l'on ne puisse rien y faire. Mais il demeure toujours quelques flashs, quelques bribes de souvenirs isolés que la traîtresse mémoire n'a pas su effacer. Parfois c'est une joie que de les raconter, un sourire aux lèvres malgré la nostalgie qui nous étreint, alors que d'autres fois, c'est une souffrance que de laisser les émotions resurgir. Ces sentiments que l'on pensait avoir emprisonnés à jamais dans le néant, dans les profondeurs de la mémoire. Coucher les mots sur le papier, décrire un ressentit tout en prenant du recul, ce n'est pas chose facile ; et quand les conséquences du souvenir ont pris bien plus d'ampleur que prévu et qu'elles perdurent encore aujourd'hui, alors ça peut devenir une épreuve.
L'un de ces souvenirs est gravé au fer brûlant dans ma mémoire, même si je ne saurais le décrire avec autant de précision que je raconterai ma journée de cours. C'était un lundi, je ne saurais retrouver le jour et le mois, ma seule certitude est que j'avais été ramasser des œufs en chocolat dans le jardin la veille, on était le lundi de pâques. Il faisait beau ou du moins je le devine, en visualisant les rayons de soleil qui traversent les fenêtres pour se calquer en motifs abstraits sur le mur de la salle à manger. Je suis installée aux cotés de ma maman et nous mettons des couleurs sur une feuille qui était quelques heures auparavant vierge de toute écriture. Le dessin était-il réussit de la part d'une fillette de six ans et de sa mère ? La forêt inachevée était-elle telle que je la voie aujourd'hui ? Rien n'est moins sur.
Mon père n'est pas à la maison, il m'a envoyé une carte postale il y a quelques jour ou il me raconte son séjour à la montagne, avec sa classe. Le téléphone sonne, est-ce-que je pense à lui tout de suite, sûrement, et si c'est le cas, je n'ai pas tort. Maman décroche, peut-être s'est-elle levée, je ne parviens pas à me rappeler où est le téléphone. Toujours est-il que je l'entends parler : elle demande à mon père si c'est une blague et ne croit pas ce qu'il raconte. Moi-même, la petite fille de six ans que j'ai été, je ne réalise pas. Mon père est tombé et s’est cassé la jambe ? On mettra un plâtre sur lequel on pourra dessiner et le rapatriement précipité de mon père ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
Sauf que le souvenir est toujours d'actualité, et c'est maintenant, que je me rends compte à qu'elle point se il est important pour moi, malgré que je n'aie pas vécu l'action, vu la chute. "
- Texte 7:
- Petit homme, petit homme, que vois-tu de tes yeux d'innocent?
Crois-tu que le rouge qui coule est simplement de la peinture?
Crois-tu que c'est le sommeil qui a fermé ses paupières?
Crois-tu que c'est le froid qui rend sa peau si blanche?
Crois-tu que son silence est simplement temporaire?
Petit homme, petit homme, que crois-tu de ton âme naïve?
Crois-tu que son sourire est autre chose qu'un masque?
Crois-tu que la main tendue vers toi te protégera?
Crois-tu que l'arme dans ses mains est pour cuisiner?
Crois-tu que ses paroles ne sont pas mensongères?
Petit homme, petit homme, que crois-tu vraiment du fond de ton coeur?
Peut-être comprends-tu que le rouge est du sang, pas de la peinture.
Peut-être comprends-tu que c'est la mort qui a fermé ses paupières, pas le sommeil.
Peut-être comprends-tu que c'est l'anémie qui rend sa peau si blanche, pas le froid.
Peut-être comprends-tu que son silence est éternel, pas temporaire.
Petit homme, petit homme, que crois-tu vraiment du fond de ton coeur?
Peut-être comprends-tu que son sourire est trompeur, que ce n'est qu'un masque.
Peut-être comprends-tu que la main tendue vers toi est pour te blesser, pas te protéger.
Peut-être comprends-tu que l'arme dans ses mains est pour tuer, pas pour cuisiner.
Peut-être comprends-tu que ses paroles n'ont rien de vrai, qu'elles sont mensongères.
Petit homme, petit homme, que fais-tu devant la vérité?
Ne devrais-tu pas t'enfuir?
Ne devrais-tu pas crier?
Ne devrais-tu pas pleurer?
Ne devrais-tu pas faire quelque chose?
Petit homme, petit homme, pourquoi n'as-tu rien fait devant la vérité?
Peut-être que tu savais que tu ne réussirais pas à t'enfuir.
Peut-être que tu savais que personne ne t'entendrais crier.
Peut-être que tu savais que pleurer ne ferait que l'exiter.
Peut-être que tu savais que tu ne pouvais rien faire.
Petit homme, petit homme, que devrions-nous faire?
Nous le promettons, tu ne seras pas oublié.
Nous le promettons, aucun pardon ne sera donné.
Nous le promettons, justice te sera rendu.
Nous le promettons, nous vivrons en ton nom.
Petit homme, petit homme, oh petit homme.
- Texte 8:
- Il est derrière un arbre, pleure jusqu'à ce qu'il n'en ait plus la force. Il est secoué de spasmes. Je me décide enfin à m'approcher. Je me racle la gorge. Il est sourd ou bien il est dans un monde complètement différent, le monde lugubre, celui où on peut nous parler, nous crier, nous hurler, nous tonner dessus : ça ne changera pas. Alors je le secoue. Il lève d'un mouvement las sa tête. Ce garçon a beau être enveloppé par les ténèbres, ruisselant de tristesse. Il est beau, magnifique, sublime. Ses cheveux bouclés bruns lui tombent sur le front. Ses yeux sont verts natures avec de petites tâches noires comme un papillon.
Nous marchons, discutons. Je lui propose d'aller à la plage. Il grimace et me supplie de ne pas l'y emmener. Je lui réponds qu'avec le soleil juste au dessus de nos têtes, on n' a pas le choix. Il parait perplexe. Je l'attrape par la main et m'élance en direction des dunes de sable. A l'instant où nous allons plonger, je déclare : « Tu n'enlèves pas ton tee - shirt ? » Il m'observe un long moment et finit par prononcer : « Désolé, je ne peux pas.
- Tu as peur de me montrer tes muscles », dis - je en plaisantant. Il se détourne d'un pas maladroit. Je cours. Il est assis par terre et murmure : « Je m'appelle Jean et je ne suis pas fou. » Pour tout vous dire je suis déconcertée. Je lui pose les mains sur les genoux, lui repousse une mèche rebelle. Il me regarde d'abord avec rage puis avec angoisse et pour finir d'un air vide. Je lui explique que je veux voir son dos. Il ouvre la bouche aussitôt pour contester mais la referme subitement quand j'appuie mon regard. Il se lève, fait des pas de ci de là. Je le place dos à moi. Il tressaille. Il ferme ses mains comme une noix. Je soulève son tee - shirt. Je ne voudrais pas mais je suis incapable de détourner mes yeux de cette horreur sanguinolente. Mais qui a bien pu faire une chose pareille ! Il reste muet. Tout est clair, s'il a sangloté, s'il n'a pas voulu me montrer son dos, c'est tout simplement parce qu'on a inscrit dans sa chair : FOU. Je vais essayer d'avoir un peu de sang - froid. Au moins une fois dans ma vie. J'aimerai avoir un ton calme mais il est plutôt mêlé à l'agressivité et la peur : « Qui t'as fait ça ? » Il est complètement effaré, apeuré comme les souris enfermées dans une cage en laboratoire et que l'on va soumettre à différents tests plutôt désagréables : « Pourquoi t'as t-on mutilé ?
- La réponse est dans mon dos, articule - t -il.
- Qu'est – ce qu'il te fait dire ça ?
- On dit que je suis fou parce que je parle tout seul.
- Tu es ton propre ami. Il n'y a pas meilleur ami que soi même. On dit qu'un ami est la personne qui peut le mieux nous comprendre sauf que toi tu es le seul à mieux te comprendre parce que c'est toi qui te connais mieux que n'importe qui d'autre sur Terre. »
Je sens une main frotter ma jambe. C'est mon père. Il vient me réveiller. Jean et moi ne pouvons pas nous passer l'un de l'autre. Ce garçon a besoin de moi et moi... j'ai besoin de lui pour éviter d'atroces cauchemars. Nous devons nous entre aider l'un et l'autre pour vaincre la nuit monstrueuse. J'ai appris à connaître Jean. Il m'aime. Je l'aime. L'amour passe d'abord par l'amitié.
- Texte 9:
- Je suis née dans un monde résultat des guerres a répétitions, guerres qui avait finalement eu raison de lui. La paix y avait toutefois triomphé par le passé, les espèces intelligentes outrepassèrent leur différence et un accord vu le jour, accord qui perdura des millénaires avant de finalement s'effondrer de nouveau. Une guerre sanglante qui n'avait rien à envier aux précédentes, aussi meurtrière que par le passé, résultat d'une société décadente. Toutefois, cette fois-ci les hommes allèrent trop loin, ils brisèrent des tabous que même leur ancêtre avait respectés. C'est le résultat de leurs crimes, leur création qui mit fin à la guerre et qui les annihila eux, ainsi que toutes formes de vie qu'elles croisèrent.
Heureusement, la légende raconte que les trois dryades affrontèrent les maîtres de ces créatures, avec sagesse, bienveillance et courage. Les dryades sortirent victorieuses de cet affrontement, les créatures des hommes privées de leur chef tombèrent dans une grande décadence a leurs tours. Certaine tombèrent au rang animal, d'autre créèrent des tribus et certain se donnèrent la mort. Mais malheureusement, les dryades ne pouvaient chasser toutes les créatures des hommes, elles étaient trop nombreuses, trop disperser et trop fortes.
Les dryades édifièrent alors un mur, une protection tuant les créations des hommes qui osaient s'en approcher. Nous protégeant ainsi de ce qui se trouvait en dehors de ces quatre murs. Un ordre religieux vit le jour pour les vénérés, pour les glorifiés et les remercieras de leurs sacrifices pour nous sauver et nous protéger des créatures des hommes.
J'y suis née, j'y ai été élevé. J'ai prié les dryades avec assiduité et dévouement. Elles m'ont nourrie et m'on éduquer, toute nos vies leur ont été consacrées et dans quelques jours, je serais l'une d'entre elles à mon tour. Les dryades ne sont pas immortelles, lorsque l'une d'entre elles est sur le point de mourir, une jeune fille est choisie pour devenir la prochaine qui héritera de ces pouvoirs et de ces devoirs.
Ce jour était empli de tristesse et de joie, la mort d'une dryade et la naissance d'une nouvelle. Une cérémonie sacrée et rare, c'est habillé de la plus belle des parures que je fus présenté aux fidèles, je m'avançais pas à pas sur le long tapis fleurit qui s'étendait devant moi. À chacun de mes pas, les gens s'agenouillaient, m'offrant ainsi leurs premières prièrent. J'étais fière, honorer et heureuse de l'opportunité qui m'était offerte, mais j'étais également effrayé de tout ce qui m'attendait, de tout ce que ces mêmes gens attendaient de moi.
À la fin de mon défilé, je me tenais devant la tour des dryades, ma future demeure. Ce lieu était saint, réserver uniquement aux grandes castes de l'ordre et à leurs disciples, c'était un honneur d'y être invité et pourtant, bientôt, j'y serais la maitresse. Se sont deux gardiens qui m'accueillirent, l'élite des combattants des dryades, on les reconnait facilement grâce au masque blanc qu'ils portent tous. Complètement dévouer, ils servent les dryades de génération en génération.
L'ascension de la tour fut longue, mais elle me parut durée qu'un instant, tout y était si beaux et apaisant. Toute la structure était entourée de racines et de lierre, couvrant la structure de béton. Les portes n'étaient faites que de branchage épais et fleuri qui s'ouvrait lorsque l'on s'en approchait. Chaque aspect que j'observais m'enchantait un peut plus, la seule pensée que bientôt j'y serais chez moi me fit oublier nombres de mes appréhensions.
Au sommet de la tour, un grand dôme couvrait le toit, la sève durcie qui servait de fenêtre laissait passer une lumière rougeâtre qui rendait les lieux féeriques. Les trois dryades se tenaient sur leurs trônes respectif, chacun placé à égale distance de l'un de l'autre formant un triangle encerclé par les gardiens. On m'expliqua de nouveau l'honneur qu'il était de devenir une dryade et les devoirs que cela impliquait.
Vielle et marquer par le temps, une dryade retira sa capuche révélant ses oreilles elfes et se leva de son trône pour se diriger vers moi. Elle m'attrapa par la main et me fit m'asseoir à sa place. D'un air bienveillant, elle s'agenouilla devant moi et prononça quelques mots dans une langue qui m'était inconnue, puis s'adressa directement à moi.
"Enchanté ma cher, j'espère que nous ferons de grandes choses ensemble. C'est la première fois que je possède une thériantrope, féline qui plus est. Ces oreilles m'iront à ravir."
Une frayeur innommable m'envahit que je vis la dryade transpercer par l'arme d'un gardien et tomber en poussière sous mes yeux, en quelques instants, il ne restait d'elle qu'un tas de poussière. Les racines du trône de mirent à se mouvoir, peu à peu elles me couvrirent le corps malgré mes tentatives de me libérer. J'hurlais plus fort que je ne pesais en être capable, priant les gardiens pour qu'ils viennent à mon secours, mais pas une seule personne ne réagit à mes supplications.
Je fus envahie pas un flu ininterrompu d'information, des souvenirs, des personnes et même des moments de la Grande Guerre s'immisçait dans ma tête. Plus le temps s'écoulait, plus j'en apprenais sur le monde, l'ordre et les dryades. Tous n'étaient qu'imposture, j'avais voué ma vie à des monstres et des menteurs. Après un certain temps, je m'apercue que je n'entendais plus rien, je sentais à peine mon corps. Peu à peu, l'étrange l'impression de quitté mon propre corps me terrifia. Je me sentais flotté dans le néant, tentant désespérément de me rattraper à quelque chose, mais je... ne me souvenais plus de ce que je faisais. Je ne me souvenais de rien, mais... que suis-je ?
_______________________________
Les racines se retirèrent du corps de la nouvelle dryade, celle-ci se releva ouvrit les yeux et commença quelques étirements.
"Elle n'a pas beaucoup résisté, elle est plutôt jolie. J'espère pouvoir garder ce corps plus longtemps que la précédente, cet elfe fut une véritable déception."
- Texte 10:
- Toi, si différant, malgré nos semblables espérances,
Malgré les foudres ,
Ce que le vainqueur, dans une rage folle,
Pouvais nous infliger....
...Ne pourraient changer étincellement de vie.
Une volonté inébranlable,
Une haine immortelle,
Un courage indompté.
Voilà ce que le vainqueur, dans une rage folle,
Ne pouvais m'enlever...
Ne pas demander grâce,
Car cela nous rendrais ignobles ,
Une ignominie plus basse encore que ma Chute.
Une guerre éternelle , entre la tyrannie des Cieux , qui ravis le ciel et déchante les enfers.
L'éternitée de nos êtres est incertain, mon tendre amour,
L'Abyme nous abîme, entraînant notre affligeant repos dans ses sombres bras, Morphée elle même succombant a sa mortelle beautés.
Je pourrais faire un enfer du Ciel,
L’esprit étant sa propre demeure, qu'importe ou je serais, je demeurerais la même , et ce que je doit être, un tout inextricable.
Je renie l’hérésie dont vous faites preuves.
Je renie l'amour dont tu fait preuves.
La tolérance du vainqueur jamais ne m’intéresse, elle m'agresse,
M’étouffant et m’enserrant .
Je règne, digne de mes ambitions , capricieuse, audacieuse, digne dans mon rôle,
Sur le berceau des Feux, doux enfers, paradis perdu.
Ô doux paradis perdu, cher a mon cœur, mon protecteur, doux enfers ;
D’où le vainqueur ne peut plus m'atteindre,
De même que sa lumière...
Je règne, digne de ma froideur, mon horreur, mon honneur, digne dans mon rôle.
Tu règne, digne de tes ambitions, calme, pragmatique, digne dans ton rôle,
Sur le berceau des Cieux, douce nuit, paradis perdu.
Bonne chance aux 10 participants
On se donne RDV le 25 pour les résultats !
Dernière édition par Fyraliel le Lun 27 Fév 2017 - 11:12, édité 2 fois