Le sentiment est roi #3 ▬ VOTES!
Bonjour/bonsoir à tous et à toutes ♥
Présentation
Deux participants ont vaillamment concouru pour ce nouveau défi, en affrontant l'ennui et les danger qu'il pouvait représenter. Et avant d'élire votre coup de cœur entre les deux combattants, je vous laisse un petit aperçu du thème de ce défi « Le sentiment est roi », troisième édition.
Le sentiment est roi
Comme son nom l'indique, ce défi concerne les émotions : sur le thème de votre choix, vous allez devoir écrire sur un sentiment précis, imposé par le lanceur du défi. Pour ce défi, votre texte devra traiter le sentiment de l'ennui. C'est la seule et unique condition ^^
Comme son nom l'indique, ce défi concerne les émotions : sur le thème de votre choix, vous allez devoir écrire sur un sentiment précis, imposé par le lanceur du défi. Pour ce défi, votre texte devra traiter le sentiment de l'ennui. C'est la seule et unique condition ^^
Les participations
- Texte n°1:
- A rare drop of water on the desertLe poitrail de la bête se soulevait doucement, dans un rythme devenant presque irrégulier. Son pelage, d'un roux flamboyant et de marques noires luisait devant les derniers rayons de soleil. Tout était désert, l'air était étouffant, les ténèbres prenaient peu à peu possession du paysage. Youki était fatigué, toute la journée il avait tourné en rond dans sa prison de verre, se faisant épier par des visages inconnus, d'étranges créatures à la peau lisse et beige qui lui étaient étrangères. Le jeune tigre du Bengale avait grandi, âgé de deux ans, il avait été enlevé de sa mère et du reste de la communauté afin de mieux se préparer à la prochaine reproduction qu'il aurait lieu le mois prochain, lorsqu'il aurait atteint l'âge de la maturité sexuelle. Youki était le seul survivant de la portée, c'était le mâle dominant des jeunes tigres, les anciens le caractérisait d'insolent tandis que les plus jeunes le vénérait et le couronnait de succès.
Les 200 kg du jeune tigre se soulevèrent dans un mouvement gracieux, depuis combien de temps maintenant était-il là, allongé sur l'herbe verte, victime de la rosée du soir? L'attention de Youki fût entièrement dédiée aux superbes ondées qui scintillaient sous les étirements du soleil qui laisserai bientôt sa place à un superbe croissant de lune argenté. Les pensées du jeune tigre du Bengale se perdirent dans l'horizon, il rêvait d'un jour, passer les barrières de verre, pour enfin découvrir le reste du monde. Wali était un vieux tigre grincheux qui aimait raconter ses innombrables aventures, un matin, lorsque que Youki n'était encore qu'un petit tigre, Wali lui avait raconté la vie à l'extérieur. Dans les forêts la nuit, dans la savane le jour. Les chasses aux cerfs, le gaur, ainsi que le buffle. Sans oublier les singes et les antilopes.
Youki était né ici, il avait toujours été enfermé, séquestré, sans jamais la possibilité de sortir. Et durant les longues journées d'été, il devenait un animal de foire, que ces visages étranges regardaient d'un regard qu'il ne pouvait nullement décrir. Il rêvait jour et nuit de parcourir les sols ardus de la savane et de respirer l'odeur de la sève des arbres dans les forêts. Pire encore, depuis son isolement total, l'ennui prenait peu à peu place dans son quotidien. Terminé les parties de jeu épic avec les amis, fini les batailles, les bons moments étaient désormais bel et bien passés.
Le jeune tigre commença à faire quelques pas, traînants. Son regard fuyait au loin, sans comprendre pourquoi Youki émit un grognement d'agacement. L'air était lourd et étouffant, chargé d'électricité par les nuages d'un noir d'ébène qui se rapprochaient doucement. La respiration du mâle se fit saccadé, il s'allongea à l'ombre d'un arbre afin de reprendre le contrôle de son rythme cardiaque. Sans succès. Une légère brise vint secouer son pelage, tel le léger souffle d'un fabuleux miracle. Youki se détendit. Pendant quelques minutes, il erra et tourna en rond dans sa cage de verre, sans savoir quoi faire, ni avec quoi s'occuper. Une petite goutte d'eau vint s'écraser sur son museau. Bientôt, son pelage roux fût perlé de gouttes de pluie.
Il fallait maintenant dormir, la nuit était tombée, une nuit noire comme la suie et de temps à autre, déchirée par les éclairs et le tonnerre. Des yeux d'un ambre profond étaient encore ouverts, ceux de Youki, qui n'arrivait pas à trouver le sommeil, hanté par l'idée qu'il ne pourrait jamais galoper après ses proies ou gambader dans la savane, lieu dont il était maître. Le jeune tigre, rongé par le dégout de recommencer une autre journée comme celles d'avant se tourna et se retourna pour trouver en vain une position confortable sur sa médiocre couche. Et voilà qu'il ne pouvait même plus observer les étoiles, tellement la nuit était noire, alors Youki se contenta d'observer silencieusement les éclairs fendre le ciel, tout en pensant, qu'il sortirait un jour de cet endroit.
Codage par Narja pour Never Utopia- Texte n°2:
- Tac. Chliiiink. Pof.
Je l’entendais déjà résonner, ce bruit répétitif me suivait jusque dans mon sommeil. Pourtant, il me faudrait encore le supporter, encore une journée, encore quelques heures …
Tac. Chliiiink. Pof.
Tac. Chliiiink. Pof.
Tac. Chliiiink. Pof.
Dix minutes seulement et je m’ennuyais déjà à mourir. En choisissant ce métier – l’avais-je réellement choisi ou mon père me l’avait-il laissé en héritage ? – jamais je ne me serais imaginé réduit à une telle condition, celle de simple fonctionnaire.
Tac. Chliiiink. Pof.
Avant, la fonction était réservée aux braves, ceux qui avaient des tripes et dotés d’un certain savoir faire, presque nés avec des qualités artistiques. De longues années j’avais parfait mon apprentissage, travaillant dur et avec passion pour me montrer à la hauteur. Je connaissais toutes les techniques les plus rentables, tout. Puis il y avait eu cette satanée machine qui avait remplacé tous mes anciens outils, résumant ma tâche à une pression sur un simple levier. Tirer sur une manette. Juste tirer, rien d’autre.
Tac. Chliiiink. Pof.
Tac. Chliiiink. Pof.
Vingt minutes que je tirais sur ce levier, encore, toujours, inlassablement. Je soupirai, rêvant de rentrer chez moi pour jouer du violon le reste de la journée. La musique, au moins, demandait toujours du talent. Mais impossible de fuir. Mon absence serait remarquée, certainement, car tous me fixaient, tous sans exception. Des centaines de paires d’yeux qui m’observaient baisser la barre, un acte pourtant banal et à la portée du premier imbécile venu. N’y avait-il donc pas parmi cette foule une seule personne assez généreuse pour m’extirper à cet acte rébarbatif ?
Tac. Chliiiink. Pof.
Bon, combien en restait-il ? Quatre … Sept… Vingt-et-un… Chaque jour il en venait plus, et les têtes pensantes de tout ceci ne cessaient de débiter leurs discours quant à la légitimité de mon travail, la nécessité de baisser cette manette à longueur de journée. Mais si je ne la faisais pas, qui alors ?
Tac. Chliiiink. Pof.
Tac. Chliiiink. Pof.
Tac. Chliiiink. Pof.
Je dormais presque sur place, j’en avais assez. Tout sentiment semblait m’avoir abandonné, excepté l’espoir que tout ce manège ne se termine bientôt ? Depuis combien de temps tirais-je sur ce levier ? Des heures, des jours ? Ca ne faisait peut-être que quelques minutes. Mais n’arrivait-il pas le dernier ? Une ultime pression sur la barre et je serais libre.
Tac craquait cette dernière.
Chliiiink sifflait la lame de la guillotine.
Pof toquait la tête dans le fond du panier.
Voilà, c’était fait. Encore un petit peu de nettoyage et je pourrais rentrer chez moi en espérant oublier l’espace de quelques instants ce métier ennuyeux à mourir (sans mauvais jeu de mot, bien entendu …)
Vous aurez jusqu'au 29 juin pour élire votre texte préféré ! ^^ Ce qui vous laisse 8 jours. =)
Bonne chance ♥
Dernière édition par Lunda le Lun 29 Juin 2015 - 10:55, édité 1 fois