Bonjour à tous et à toutes Matelots!
En ce beau jour de 1er juin, j'annonce ouvert les votes du défi: "Comment je suis devenu un SDF" ouuuuvert!!! Génial non?
Je vous rappelle sans plus tarder les règles du jeu et les conditions imposées afin que vous jugiez qui rentre dans l'esprit du défi..ou non!
Et maintenant, laissons place aux CANDIDATS!!!
Nous souhaitons bonne chance à tous les participants qui se sont arrachés pour ce défi et qui ont totalement vidé leur encrier!
Je rappelle que chaque participant gagne 4XP RPG, et l'heureux gagnant recevra 6XP RPG pour la victoire, en plus des 4XP de la participation! Vous aurez une semaine complète pour voter, soit jusqu'au 8/06/2015, donc: prêt, feu, go, PARTEZ!
En ce beau jour de 1er juin, j'annonce ouvert les votes du défi: "Comment je suis devenu un SDF" ouuuuvert!!! Génial non?
Je vous rappelle sans plus tarder les règles du jeu et les conditions imposées afin que vous jugiez qui rentre dans l'esprit du défi..ou non!
Mode de jeu
On crée une histoire avec un personnage d'abord "normal" et, peu à peu, au fil de l'histoire, on commence à modifier le personnage par des changements subtiles (comportement, manières, manies, apparence etc.) jusqu'à le rendre totalement abaissé par rapport au personnage du début, jusqu'à devenir totalement sans abri. (Les membres votent alors pour le texte qu'ils préfèrent, si possible celui qui a fait la transformation de la façon la plus subtile possible (de telle sorte à ce qu'on ne remarque pas tout de suite les changements et incohérences).
L'animateur impose donc un caractère de départ et un caractère d'arrivé, assez opposés, voire même caricaturés. Les joueurs doivent alors amener le personne d'un caractère à l'autre.
On crée une histoire avec un personnage d'abord "normal" et, peu à peu, au fil de l'histoire, on commence à modifier le personnage par des changements subtiles (comportement, manières, manies, apparence etc.) jusqu'à le rendre totalement abaissé par rapport au personnage du début, jusqu'à devenir totalement sans abri. (Les membres votent alors pour le texte qu'ils préfèrent, si possible celui qui a fait la transformation de la façon la plus subtile possible (de telle sorte à ce qu'on ne remarque pas tout de suite les changements et incohérences).
L'animateur impose donc un caractère de départ et un caractère d'arrivé, assez opposés, voire même caricaturés. Les joueurs doivent alors amener le personne d'un caractère à l'autre.
Lunda a écrit:Pour ce défi, votre personnage devra tout d'abord (avant la transformation) être joyeux, débordé de joie, travailleur, de manière à ce qu'on voit qu'il y a de la joie de vivre et des motivations à l'intérieur ! (Peut-importe l'univers, il faut juste rester dans les normes du réel c'est-à-dire des humains ou animaux ! ) Puis peu à peu, votre personnage devra dégringoler progressivement jusqu'à devenir pauvre, sans abri et perdu.
Et maintenant, laissons place aux CANDIDATS!!!
- Texte 1:
- *Toc toc*
La salle entière se tourne vers la porte, d’où provenait ce bruit. Celle-ci s’ouvre sur un homme, le visage las, plutôt cerné, mal rasé, les yeux rouges cachant presque leur bleu initial. Celui-ci est vêtu pour le moins bizarrement, car sous l’écharpe datant d’un autre temps enroulée autour de son cou, sous le pull trop grand vraisemblablement trouvé chez une association d’aide aux sans-abris, se trouve un costume hors de prix… Ou plutôt ce qu’il en reste, lui-même en haillons informes, tel qu’on n’aurait pas reconnu leurs valeurs initiales si la marque n’apparaissait pas sur ceux-ci, bien qu’usée par l’épreuve de la rue. L’homme ainsi pauvrement vêtu reste campé devant la porte, comme ne sachant pas où aller.
A l’intérieur de la salle, un cercle de chaise. Installés sur celles-ci, un groupe de personne elles-aussi tristement affublés, qui regardent le nouveau venu, et une personne à l’évidence plus aisé, tenant un calepin dans sa main. Celui-ci regarde l’homme qui venait d’ouvrir la porte, et lui dit d’une exclamation encourageante :
« Ah ! Je vous attendais mon ami ! Entrez, je vous en prie. »
L’homme hésite un peu. C’est toujours comme ça, au début : les gens ont du mal à admettre qu’ils ont besoin d’aide. Néanmoins, il rentre après quelques instants à peser le pour et le contre, et s’assoit sur une des chaises vides, loin des autres. L’homme au calepin , qui se distinguait également par son crâne chauve et sa chemise propre, nota quelques lignes dans celui-ci, puis s’adressa de nouveau à lui :
« Alors, je sais que c’est votre première séance parmi nous, alors laissez-moi vous expliquez : nous sommes là pour vous aider. Ici, pas de mensonges, pas de tabous, ce que nous voulons, c’est juste vous aider à vous en sortir. Personne ne vous jugera, ne vous regardera de haut ou ne vous critiquera. D’accord ? Bien ! Alors, tout d’abord, présentez-vous au reste du groupe ! »
L’homme acquiesça, regarda ses pieds en soupirant un instant puis prit la parole :
« Bonjour, mon nom est Joel Regan (Personne ne répondit « Bonjour Joel », contrairement aux clichés. L’assemblée était silencieuse). J’ai 27 ans, et ça fait 3 mois que je suis… (il grimaça) dans cette situation. »
L’homme chauve releva sa tête du calepin où il avait commencé à écrire, comme surpris que l’intervention du dénommé Joel se termine si vite.
« Eh bien, Joel… Dites-nous comment vous êtes-vous retrouvés dans la rue ! N’hésitez pas : je l’ai dit, ici, pas de honte, je suis là pour vous aider ! »
Le Joel en question resta sur sa grimace, plutôt indécise cette fois-ci.
« Depuis le début, ou depuis que ça a commencé à dégénérer ? »
« Hum… Depuis le moment où vous avez vraiment senti que ça basculait. »
Joel sembla fouiller sa mémoire, avant de proclamer : « Ça a vraiment commencé à aller mal quand j’ai mis mon fils en jeu dans un tournois de poker… »
Toujours le silence. Mais pas le même type. On est passé du silence de «On t’écoute, comment tu t’es retrouvé dans cette merde ? » à «Attends… de quoi ? ». Tous les regards s’étaient tournés vers lui, et le maître de séance avait même relevé des yeux qualifiés d’ « anchois incrédule» par toute assistance objective. Le Joel a un petit rire nerveux, et avec un semi-sourire, se met à regarder ses chaussures :
« Forcément, dit comme ça… Je vais tout vous raconter.
Ma famille était du genre bien friqué. Mon père avait fait sa fortune en trader avant de rencontrer ma mère, et de fonder une entreprise de logiciels informatiques qui ont eu un assez gros succès. J’ai jamais connu l’école publique, trainant dans les écoles de renoms, amené tous les matins par un chauffeur particulier dans le genre de voiture qui font s’indigner les écolos du monde entier. Bref, j’avais une belle vie.
Et à l’adolescence, ça ne s’est pas arrêté. J’ai réussi à faire de bonnes –très bonnes même- études en économie, destiné à reprendre la boîte parentale après mon père – ce qui se passa un an à peine après que j’ai reçu mon diplôme, lui allant passer sa retraite sur une île privée en Grèce. Je me suis marié à ma femme peu de temps après – c’était ma secrétaire-, et ensemble nous avons emménagés dans la demeure familiale avec pour but de fonder une famille.
Ah, vous m’auriez vu à l’époque ! J’étais beau, bien fringué, respecté par toute l’entreprise ! Je me levais le matin, dans les bras de la femme que j’aimais, puis j’allais m’habiller avec des tenues sorties de l’atelier des meilleurs tailleurs du pays, avant d’aller travailler – avec ma femme, qui était toujours ma secrétaire-, puis passait une journée à gérer une société où tout allait bien, pour sortir du boulot à 14 heures –et oui, c’est ça être le boss- puis enchaînait sur un golf d’affaire, ou une partie de polo, pour ensuite trainer avec mes amis dans un bistrot jusqu’au début de soirée, où je rejoignais ma femme. Et ça se succédait comme ça, seulement interrompu par des vacances dans tel ou tel pays exotique. J’étais jeune, beau et respecté, et mes interviews passaient dans « Economie Magasine ».
Au fil des ans, la famille s’est agrandie. Nous avons un une fille, nommée Elisabeth, qui doit avoir dans les 12 ans aujourd’hui, et un fils, nommé John, qui a maintenant 8 ans.
Les choses se sont compliquées il y a un an, à peu près. J’étais parti faire un voyage d’affaire dans le désert : à Las Vegas. Et là, est arrivé ce qu’il devait arriver : après une réunion bien chiante, un dîner un peu arrosé, et au détour du couloir, le casino…
Je me suis installé aux tables de poker, en tant que novice : je n’avais jamais joué. Chance du débutant, j’avais plusieurs mains gagnantes, et j’ai réussi à gagner de petites mises. J’ai donc augmenté les paris, engrangeant de grosses sommes, avant de perdre la moitié de mes gains sur la dernière mise, en étant trop gourmand. Je ressortis donc du casino plus riche qu’en y étant rentré, et le vice était lancé : j’étais accroc au jeu.
Ça a commencé lentement, au lieu d’aller au golf, je faisais des rendez-vous poker. Sans mise, au début, puis des petites, pour « pimenter » le jeu. Pas grand-chose, surtout vu nos fortunes respectives : quelques dollars, une tournée au bar du coin, nos montres…. Puis, étant plutôt bon, j’ai peu à peu voulu augmenter les mises : quelques centaines de dollars, des objets rares obtenus à prix d’or aux enchères, ou bien un « petit » yacht tout confort amarré dans un quelconque port d’Europe.
C’est là qu’a commencé à arriver ce qui devait arriver : j’ai commencé à perdre. D’abord, de manière équilibré à mes gains, puis un peu plus, jusqu’à ressortir de chaque séance de jeu le portefeuille et le capital plus vide qu’avec ce qui j’y étais entré.
Inutile de vous dire que dans ma vie, je n’avais jamais vraiment été habitué à l’échec, et que donc la perte successive de mes biens ne me mettait pas de la meilleure humeur qu’il soit. Constat simple : pour regagner ce que j’avais perdu, il fallait que je joue plus ce que je fis, en espérant gagner cette fois. Mais je ne gagnais pas pour autant, et le trou dans mes comptes se creusa encore, et encore. Si bien qu’à la fin, je n’avais plus de mises suffisantes pour jouer. Alors, je me suis mis à vendre certains de mes biens –le tableau d’un impressionniste français quelconque qui trônait dans mon salon, un autre yacht, un chalet dans les Alpes suisses, un petit hôtel dans le centre historique de Rome… Puis, des actions de ma propre entreprise, essayant de jouer avec la bourse pour les revendre cher et les racheter à prix moindre, investissant les bénéfices au casino, où je m’étais découvert une passion pour la diversité : roulette, blackjack, machine à sous…
Tous ces échecs m’avaient rendu aigris, et ça se ressentais. Ma femme, mes collaborateurs, même mes enfants : tous préféraient m’éviter tant mon visage morne reflétait mes pertes. Bien sûr, personne n’était au courant – ça aurait semé la panique et mes actions auraient plongé-, mais quelqu’un a fini par le savoir. Ce quelqu’un, c’était ma femme.
En fouillant un peu les comptes – c’était son boulot à la base-, elle remarqua des absences, des manques, des gros trous dans notre capital. Et évidemment, chose dont je ne m’étais jamais aperçu, et dont je m’apercevrais bien plus tard, elle ne s’était pas mis en couple avec moi juste pour mes beaux yeux… C’est ainsi que commença son ultimatum : peu importe comment ais perdu tout ça, mais il fallait que je recouvre le tout sous un mois, sous peine qu’elle demande le divorce et balance toute l’histoire à la presse, qui aurait pris un malin plaisir à me dévorer sous le trait cruel de sa plume encrée. C’était il y a maintenant 4 mois. La trame qui suit, je suppose que vous la connaissez déjà, mais je ne peux résister à l’occasion de vous partager des détails croustillants….
Pendant les 3 premières semaines, j’ai totalement déserté les casinos, responsable selon moi de ma chute, et ai essayé de me concentrer sur les affaires. Mais pendant ces presque 3 semestres où j’étais tombé dans le jeu, je m’étais désintéressé des affaires de mon entreprises, qui n’étaient pas aussi bonne qu’avant – pas au point d’être déficitaire, mais bien moins bénéficiaires. Pendant 3 semaines, je me suis ruiné la santé à encouragé toutes les équipes, à lancer de nouveaux projets innovants, à rencontrer de nouveau partenaires pour l’entreprise, ne négligeant aucune source de profit potentielles, et passant le peu de mon temps libre sur la bourse, allant jusqu’à faire s’envoler le cours des céréales dans les pays du tiers-monde pour gagner plus. »
A ce moment-là, l’homme fit une pose dans son récit, pour reprendre un peu de souffle avant le bouquet final. Il admirait toujours ses chaussures mutilées, ce qui l’empêchait de voir le regard que les autres personnes de la salle lui adressaient : un mélange de fascination et de dégout, avec une pointe d’incrédulité. Tout le monde dans la pièce commençait à le considérer comme un sale connard, mais tous étaient intrigués par une chose : comment ce sale connard s’était retrouvé plus bas que terre ?
« Au début de la dernière semaine, les résultats étaient encourageants… Mais pas assez. Le cours de l’action s’était envolé, les investisseurs se ruaient sur mes nouveaux projets, et la famine déclenchée en Afrique centrale m’avait rapporté une blinde. Mais ce n’était pas assez. Je ne pouvais pas en quelques semaines rattraper 3 mois de pertes. L’échéance approchait avec son sourire à la con, et ma femme me faisait de plus en plus la gueule, ayant même envoyé les enfants chez ses parents de l’autre côté du pays. En désespoir de cause, il me fallait trouver une méthode pour trouver de l’argent rapidement. Et ce moyen , c’était le pari.
C’était une grosse prise de risque. Je devais parier ce qui me restait en espérant gagner ce qui me manquait. Mais mes précédentes réussites m’avaient redonnées confiance. Je me sentais capable de triompher… tout en oubliant qu’il ne s’agissait que de hasard. Et qu’aussi bon que puisse être le talent, nous ne sommes que des humains, et que certaines choses ne peuvent que nous échapper…
Le problème étant que parier une si grande somme n’était pas possibles dans les casinos… légaux. Je m’étais donc renseigné sur un lieu de paris illégaux, tenu par la mafia irlandaise. L’endroit était un dépôt désaffecté au beau milieu de ville. Ainsi, je n’avais pas trop peur de rentrer dans un endroit plein de truands : si l’endroit était suffisamment tranquille pour permettre cette activité en toute discrétion, le moindre coup de feu tiré aurait rameuté toute la police du coin.
Mais avant, j’avais pris mes précautions. Ce que je faisais était un coup de poker, dans tous les sens du terme. Si je ratais, probable que je perdrais tout ce que j’avais, ou pas loin. J’étais donc allé chercher mon fils et ma fille, John et Elisabeth, chez leurs grands-parents, pour les emmener avec moi au cas où je perdais tout. Pas question que ma femme me les retire en cas d’echec. Même si je perdais la plupart de ma fortune, il me resterait quelques petits bien immobiliers par-ci par-là, de quoi vivre, et mon père était toujours là pour m’aider…
J’emmenais donc les enfants dans le parking de l’entrepôt en question, les laissant dans la voiture, leur disant que je reviendrais bientôt. J’entrais dans l’entrepôt, les regards se posèrent sur moi, et je m’assis à la table de poker, avec une valise pleine d’argent – tout ce qui me restait sur mon compte-, d’actions et de bons de propriété, avec un sourire aux lèvres. J’étais confiant. J’allais gagner.
Ce fut un désastre total. Une débâcle. Une hécatombe. Je perdis ma première mise, et tentais la suivante pour tenter de regagner la première, ce que je ratai également, et continuait ainsi. Tout l’argent fut misé puis perdu, puis virent les actions, puis les biens immobiliers. Y passèrent également ma montre, mes chaussures, mon alliance. Même des choses que je n’avais pas prévu de jouer furent perdues, dans ma folie de vouloir sauver le plus possible. Je savais que j’avais perdu. Dans quelques heures, les membres de la mafia arriveraient chez moi avec le titre de propriété, et en expulserait ma femme, qui divorcerait et avertirait les médias, qui feraient couler mon entreprise dans laquelle je n’avais de toute façon plus aucune action, et viendrait me dépouiller du peu qu’il me restait encore. Mais j’étais obstiné. Ou totalement con. J’hésite encore. Alors, dans un élan désespéré, j’ai mis ma voiture en jeu. Celle qui était sur le parking. Avec laquelle je devais me barrer loin d’ici avant que le monde ne soit à mes trousses.
Ils me regardèrent avec un sourire, et me répondirent que j’avais le droit de mettre cette voiture en jeu... uniquement si je mettais tout ce qu'elle contenait en jeu avec. C’est-à-dire, principalement, mes deux enfants. Et j’ai accepté. Comme un abruti. Et j’ai, pour une énième fois, perdu. Ils me prirent les clés de la voiture, et m’annoncèrent tout sourire qu’ils me seraient restitués contre un peu d’argent… Mais quel argent ? J’avais plus rien !
Ce fut à ce moment-là, quand je me préparais à partir, que les sirènes sonnèrent dans la rue. Tout le monde s’enfuit vite, ramassant les mises gagnées et courant vers une des sorties cachées. J’en suivis un et me barrais rapidement, la police arrivant sur le parking. Au moins, mes enfants ne finiraient pas avec ces connards d’irlandais….
Et voilà où j’en suis. A ce qu’il parait, c’est ma femme qui aurait appelé la police, comme quoi j’aurais enlevé mes propres enfants. Ruiné, les medias m’incendièrent pendant une bonne semaine. Mon entreprise fit faillite, provoquant le licenciement d’un bon paquet d’honnête travailleur. Je fus déclaré coupable pour enlèvement d’enfant, paris illégaux, spéculation financière outrancière et pour avoir liquidé tous mes biens. Le fisc eut également le droit de pester contre moi, me demandant une somme extravagante d’argent sur tous ces paris. Ma femme également, qui avait légalement entamé la procédure de divorce au moment où elle s’était rendu compte de la disparition des enfants, alors que je n’avais pas encore tout perdu, ce qui fait que je lui devais – et lui doit encore- un paquet de thunes. Mon père, pour que tout ne lui retombe pas dessus, me renia et refusa de m’aider.
Le seul point positif, c’est qu’aucune de ces personnes ne m’a encore retrouvé.
Je vis maintenant dans la rue depuis 3 mois. Je ne peux faire appel à une association d’aide de l’Etat sous peine de me faire reconnaître et d’être promis à un bon paquet d’années de prison. Mais parfois, je me dis que ce serait mérité…. »
Ainsi fini son discours. Le silence était toujours total. Le chauve au calepin avait arrêté d’écrire. Il le posa lentement sur le sol, joignit ses deux mains, et avec une grimace lui dit :
« Ce ne sera pas facile… Mais on va vous aider. Je vous le garantis. Vous me croyez ? »
Joel releva la tête de ses chaussures, et acquiesça. On sentait la détermination dans ses yeux. Il voulait sa revanche. Et il l’aurait.
- Texte 2:
- Du lait et de l'eau
Dans la cuisine carrelée d'une couleur pâle, tu dégustes ton bol de lait comme s'il était le plus beau trésor que tu avais au monde. En soit c'est un peu le cas. Tu aimes le lait, non que dis-je, tu adores le lait. Tu pourrais te nourrir uniquement de ce breuvage. Encore faut-il que celle qui s'occupe de faire les courses ne l'oublie pas. Mais généralement c'est la première chose d'inscrite sur sa liste de course. En fait, tu pourrais te prendre pour le roi du monde une fois que tu es face à ton bol de lait. C'est pour ça que tu l'aimes cette famille que tu as, parce qu'elle comprend très bon ton désir d'être nourris comme le pacha que tu es. Cependant ce caprice t'es de moins en moins accordé. Apparemment les revenus de ta famille diminuent et tu vois très souvent ton bol de lait remplacé par de l'eau. C'est sympa l'eau pour la toilette mais pas pour boire. Non tu n'aimes pas ça. Et puis tu détestes aussi quand il pleut. Vraiment. Quelle idée ils ont les nuages de faire couler toute cette eau sur toi quand tu sors ?
Aujourd'hui aussi il pleut, mais aujourd'hui tu ne la fuiras pas la pluie. Tu vas l'affronter tel le grand garçon que tu es. Seulement, une fois dehors, tu ne peux t'empêcher de regretter le confort du canapé et la chaleur de la cheminée qui se diffuse calmement au salon. Tant pis, tu courras. Non, tu cours. Tu cherches des yeux un endroit pour t'abriter et fuir ce déluge qui se déverse et transforme sensiblement le jardin de la maison en marécage voir en étang si la pluie ne s'arrête pas bientôt. Quel pays de merde, pourquoi ta famille s'était-elle installée ici ? En plus de ça tu étais de plus en plus ignoré par tes proches. Qu'ils aient des problèmes tu peux comprendre, toi-même tu en avais. Mais qu'ils commencent à t'oublier ou faire comme si tu n'existais pas… Vraiment c'était indigne de la si chaleureuse famille dont tu te vantais auprès de tes camarades du quartier.
Difficilement tu lèves la tête en regardant ce ciel gris et affreux. L'eau dégouline de partout et ta tête est trempée. Tu es sûr que si tu t'essorais le corps, l'eau qui en sortirait pourrait remplir une cuve entière. Non tu n'exagérais pas. L'eau était vraiment immonde. Elle s'infiltrait par tous les pores de ta peau et te congelait de l'intérieur. Depuis quand n'étais-tu pas rentré ? Franchement quelle idée aussi de sortir par ce temps ? En plus de ça à force de marcher tu t'es perdu. Tu as du mal à marcher à cause d'une légère foulure et tu cherches toujours un abris pour te protéger. Et ta famille qu'est-ce qu'elle faisait pour te laisser dehors ? N'avait-elle pas compris que tu avais besoin d'aide. Que tu ne faisais que réclamer un peu d'attention ? N'étais-tu pas leur petit dernier, celui qui était chouchouté, câliné et à qui on donnait du réconfort lors des jours de tristesse ?
Finalement tu t'étais assis par terre. Tu ne tenais plus debout depuis un bon moment déjà, épuisé. La marche n'avait jamais été ton fort. Encore moins sous cette pluie diluvienne qui avait eu raison de ton moral. Tu es définitivement seul au monde avec ce rideau d'eau qui tombe du ciel. Seul, perdu, depuis combien de temps ? Tu as déjà vu défiler plusieurs lunes depuis que tu es dehors. Et toujours personne n'était venu voir si tu allais bien ou non. Tu n'avais plus ton bol de lait le matin. Finalement tu n'étais pas important pour eux. Ils n'ont aucune pitié à te laisser seul malgré le danger extérieur. En prenant conscience de ça tu te mis à pleurer toutes les larmes de ton corps. Ton visage ne sera pas plus humide après ça et ainsi tu pouvais extérioriser toute ta tristesse. Mais même ton miaulement avait perdu de sa superbe et n'était plus qu'un faible son étouffé par le bruit de la pluie qui tombe. Tu as tout simplement été abandonné par tes propriétaires… Pour essayer d'oublier tu t'es roulé en boule, mais penses-tu vraiment que ça te permettra d'aller mieux ? Non, mais peu importe, maintenant ce sera ça ton quotidien et il te faut t'y habituer…
- Texte 3 :
- Je m’appelle Dust. Mon nom m’a été donné en honneur à ma couleur. Oui, à ma couleur.
Je suis gris. Gris comme la poussière.
Enfin… Disons plutôt que mon pelage est gris. Ma fourrure, mes poils. Mes yeux, eux, sont légèrement bleus, d’un bleu pâle, mais ils sont toujours animés d’une petite lueur joyeuse et joueuse. Amicale, enjouée. Je suppose que c’est pour cela que mes maîtres m’ont choisit pour vivre avec eux. Je les aime beaucoup, et ils me le rendent bien. Ils me nourrissent, me câlinent et me promènent souvent. Je leur en suis très reconnaissant, et pour les remercier, je n’hésite pas à jouer avec eux, à aller chercher leur bâton ou à leur lécher le visage en couinant. Je suis toujours extrêmement joyeux, ma langue pendant sur le côté, mes oreilles dressées sur ma tête et ma queue frétillant derrière moi.
C’est vraiment chouette d’être un chien.
Un jour, mes maîtres ont commencé à s’agiter dans notre habitation. Je les regardais depuis mon panier, la tête inclinée sur le côté. Je les voyais marcher en tous sens, en mettant de drôles d’objets dans des boîtes, appelées « valises » il me semble. Mon maître poussait les espèces de tissus avec lesquels il s’habille au fond de la valise. Je ne comprenais pas très bien ce qu’il se passait, car je n’avais jamais connu cela. Je ne savais pas ce que signifiait partir en "voyage"
Mais le lendemain, après toute l’agitation de la veille, j’ai retrouvé ma joie de vivre, car mon maître a sorti ma laisse et ma balle. Oh, mais que j’étais heureux ! J’adorais toujours les promenades, et surtout les jeux ! J’ai sauté hors de mon panier en aboyant comme un petit fou, la queue remuant dans tous les sens, bondissant à côté de mon "père" bien aimé. Mon petit cœur battait encore à toute vitesse lorsque j’ai courut dans les escaliers et sauté dans la voiture. J'étais pressé de partir en balade !
J'ai bondis hors du véhicule lorsque nous sommes arrivé à notre lieu de promenade, ma queue toujours frétillante de bonheur, poussant des petits aboiements joyeux. J'allais partir en courant pour m'amuser lorsque j'ai senti mon maître m'accrocher à la laisse. J’ai incliné la tête sur le côté, sans trop comprendre. D’habitude, il ne me mettait jamais en laisse lorsque nous sortions, sauf s’il y avait un danger ! Il m’a emmené avec lui, dans un petit bois totalement inconnu, puis il s’est arrêté près d’un arbre. Il a alors attaché la laisse au tronc, et m’a longuement regardé, avant de se retourner et de partir. J’ai d'abord pensé que c’était un jeu, mais je ne l'ai pas trouvé drôle. Ma queue était rentrée entre mes pattes, et j’ai poussé un petit aboiement plaintif, pour que mon maître revienne. Mais il ne comptait pas revenir.
J’ai entendu la voiture démarrer, et j’ai paniqué. Mon maître m’avait oublié ! J’ai hurlé plus fort, en essayant de me détacher de ce maudit arbre qui me retenait prisonnier. Mais la laisse était bien attachée, alors j’ai utilisé mes mâchoires pour la ronger. Cela m’a pris du temps, mais j’y suis parvenu, et je me suis mis à courir au lieu où j’avais vu mon maître pour la dernière fois. Mais il n’y était plus. Il était vraiment parti.
Je me sentais triste, tout seul, et j’ai courut sur la route, à l’aveuglette car je ne savais pas par où nous étions venu. Je sentais mon petit cœur battre à toute allure, et mes coussinets me faisaient mal. Alors je me suis arrêté, perdu au bord de ce ruban d’asphalte, essoufflé et apeuré. Mon maître m’avait laissé tout seul. Tout seul. J’aurais tellement voulu jouer à la balle avec lui dans la forêt, et pouvoir l'aider à mettre ses affaires dans la valise ! J’aurais put partir avec eux, dans l’endroit où ils allaient ! Pourquoi n’ont-ils pas voulu m’emmener ?
Je n’ai cependant pas perdu espoir, et j’ai poursuivit ma route pendant deux jours. Je restais positif, repensant aux jeux auxquels je jouais avec mes maîtres, à leur amour pour moi… Mais plus j’avançais, et plus ma bonne humeur et mon enthousiasme diminuaient. La peur suprême, l’angoisse et la fatigue me gagnaient, mon pelage était tout crasseux, sale, et mes yeux ternes. La petite lueur de joie qui les animait auparavant avait disparue. Ma vie venait de se dégrader en seulement trois jours.
A chaque fois que passait une voiture, mes oreilles se dressaient sur ma tête, et j'aboyais dans l'espoir de reconnaître un visage... Mais je n'en reconnaissais aucun. Pour moi, tout était inconnu, effrayant. Les jours passaient, et mon espoir disparaissait. Il finit par s'envoler complètement. Ma vie avait été fichue en l'air à cause de mon maître. Je n'y comprenais rien.
Les jours continuaient de défiler, et je maigrissais à vue d'oeil. Ma vue commençait à se brouiller, et ma fatigue grandissait. Je savais désormais que je ne reverrais plus mes maîtres, mais je continuais vainement d'avancer.
Un jour, je suis arrivé dans un autre village, les oreilles rabattues sur ma tête, la queue traînant lamentablement au sol. Je n'avais rien mangé depuis deux jours, et mon estomac hurlait famine. Et puis j'ai trouvé un vieux morceau de fruit qui traînait sur le trottoir. Il n'avait pas l'air en très bon état, mais je l'ai mangé quand même, trop affamé pour refuser cela. Malheureusement, ce fut une grosse erreur.
La nuit suivante, je ne pouvais plus bouger. Je vomissais, ayant du mal à respirer. Le fruit que j'avais mangé la veille devait être empoisonné. Mais quelqu'un m'a trouvé, alors que j'agonisais dans un coin, et m'a porté dans ses bras. J'ai retrouvé la sensation de mon enfance, lorsque mes maîtres me portaient, mais ne l'ai pas savouré longtemps, car je me suis endormi.
Lorsque je me suis réveillé, j'étais allongé sur quelque chose de dur, et je voyais quelqu'un penché au dessus de moi. Il y avait du blanc partout. J'étais trop faible pour réagir, pour tenter de m'enfuir, alors j'ai seulement écouté ce que l'on disait autour de moi. On parlait de "chien", de "malade", et d' "euthanasie". Je ne savais pas ce que ce dernier mot voulait dire. J'ai seulement senti une main sur mon front, une caresse, ma dernière caresse. Puis j'ai encore entendu des voix, des voix très douces, et j'ai senti quelque chose s'enfoncer dans ma peau. J'aurais voulu couiner, mais je n'ai pas réussis, alors je me suis détendu, savourant seulement la sensation de la caresse sur mon pelage, oubliant la douleur de la piqûre dans ma cuisse. Puis j'ai sentis que je m'éloignais de ce monde qui m'avait fait tant souffrir en quelques jours, que je partais pour un long sommeil. Un sommeil éternel.
Ma vie avait été réduire à un enfer, à cause d'un acte affreux qu'avait fait mon maître. En une dizaine de jours, j'étais devenu ce que qualifiait tant mon nom.
Poussière.
Nous souhaitons bonne chance à tous les participants qui se sont arrachés pour ce défi et qui ont totalement vidé leur encrier!
Je rappelle que chaque participant gagne 4XP RPG, et l'heureux gagnant recevra 6XP RPG pour la victoire, en plus des 4XP de la participation! Vous aurez une semaine complète pour voter, soit jusqu'au 8/06/2015, donc: prêt, feu, go, PARTEZ!
Dernière édition par Lunda le Mer 10 Juin 2015 - 14:50, édité 2 fois