Hello les gens !
Je vais imiter ma camarade 1Charlotte en demandant des avis constructifs sur mon texte. Les chapitres ne seront pas toujours dans l'ordre, aussi m'en excusé-je d'avance.
Bonne lecture
Je vais imiter ma camarade 1Charlotte en demandant des avis constructifs sur mon texte. Les chapitres ne seront pas toujours dans l'ordre, aussi m'en excusé-je d'avance.
Bonne lecture
- Spoiler:
- La brume s’intensifiait autour de l’adolescente, statue vivante au milieu du sentier. Ne sachant pas quelle direction choisir, elle tournait en rond, perdue dans un tourbillon de pensées affolées. Elle-même n’ignorait pas les histoires racontées sur la Bête. Un frisson la traversa. Des ombres semblaient l’espionner, se déplaçant rapidement d’un point à un autre, sans qu’elle ne parvienne à les distinguer. Elle ne se retourna qu’à la dernière seconde, un hurlement muet s’échappant de sa gorge, avant d’être projetée à terre. Un chuintement s’éleva à sa hauteur, sans qu’elle ne puisse en distinguer la provenance. Elle se sentit reculer doucement, sans pouvoir se défendre. Elle tenta désespérément de se retenir à un arbre, avant de réaliser que cela ne servirait à rien. Elle était trop faible. Des larmes coulèrent, et elle récita des prières pour se donner du courage, tandis qu’elle se retrouvait entraînée vers les ténèbres.
*****
La journée promettait d’être ennuyeuse, avec la pluie qui l’empêchait de se mouvoir à sa guise. Le trajet jusqu’à sa chambre lui causant problème, Anne s’obligea à sortir de ses pensées pour accéder plus rapidement à son espace personnel. A peine eut-elle le temps de se diriger vers son lit moelleux qu’elle s’endormit comme une masse, bercée par les promesses rêveuses de Morphée.
Anne ne se réveilla que lorsque sa sœur lui versa innocemment de l’eau sur le visage. La plaisanterie la fit réagir et elle se leva de mauvaise grâce, chagrine de délaisser la chaleur réconfortante de la couette. L’adolescente se tourna vers son aînée, un air las sur le visage. Catherine ne venait la voir que pour une raison précise.
A présent bien réveillée, elle se prépara à subir deux longues heures de monologue sur leur nouveau voisin. De nombreux bâillements firent leur apparition au cours du récit, au point de recevoir un regard noir de la part de sa sœur, qui ne supportait pas de ne pas être écoutée. Anne soupira et décida finalement de se plonger dans sa lecture. Leur mère frappa à la porte peu après pour leur signaler qu’ils sortiraient ce soir. Elle ne s’interrompit que lorsqu’elle découvrit sa sœur, les bras croisés, près de son fauteuil, puis se leva, rangea son livre et suivit Catherine à travers un dédale de couloirs.
Elles se retrouvèrent dans une pièce richement décorée, où les attendaient de nombreuses domestiques, pour se préparer. Ce soir, elle rencontrerait enfin ce fameux voisin. Sa sœur, en véritable pipelette, ne lui avait rien épargné. Elle connaissait tout de lui sans avoir eu à bouger un seul doigt. Elle se doutait même que sa sœur lui tournait autour. Tout en s’habillant, elles discutaient de la soirée. Leurs parents les rejoignirent peu après et les invitèrent à les suivre. Ils ne devaient pas se permettre d’arriver en retard, ils rencontreraient la famille royale. La nouvelle fut prise avec enthousiasme. Aucune des deux ne l’avait encore vue et la réputation séductrice des jeunes hommes n’était plus à prouver.
De nombreuses calèches arrivèrent en même temps, provoquant un mouvement de foule en direction de l’entrée de l’imposante demeure, toute en longueur. Parvenue à l’intérieur, Anne ne put retenir un sourire. Elle aimait cette atmosphère particulière.
La jeune aristocrate admirait l’architecture quand des murmures lui parvinrent, et elle rejoignit tout naturellement sa famille.
Une haie d’honneur s’était formée pour saluer l’arrivée prochaine du roi, ce qui ne manqua pas d’arriver. Une musique d’ambiance résonna dans la salle, puis des silhouettes se détachèrent de l’ombre. Anne, aux premières loges, en eut le souffle coupé. La beauté de cette famille l’intimidait. Deux silhouettes à l’allure juvénile passèrent devant ses yeux, et elle s’inclina intuitivement. Cette marque de politesse parut plaire au jeune homme, qui lui offrit un sourire en passant. Leurs parents les suivirent de près, puis une vague d’aristocrates se dirigea à son tour dans la salle de bal. Sur un signe, la piste de danse fut recouverte.
Anne s’apprêtait à accepter une invitation quand une voix inconnue coupa l’individu, qui, vexé, la quitta sans demander son reste. Elle tourna la tête et reconnut le prince. Ce dernier lui tendait la main, invitation muette. Elle ne se fit pas prier, un sourire fleurissant sur ses lèvres au fur et à mesure des commentaires qu’elle entendait. Elle avait de la chance et en profitait.
Les danses s’accumulèrent, jusqu’à ce qu’elle décide de reposer ses pieds. En se dirigeant vers la sortie, Anne aperçut sa sœur en très bonne compagnie, qu’elle supposa être celle du voisin, et sourit de loin, trop pressée de pouvoir s’asseoir. Elle ignorait encore qu’une autre personne avait eu la même idée, et sursauta en s’apercevant de la présence du prince. Un peu suspicieuse, elle en vint à se demander s’il ne l’espionnait pas. L’adolescente n’eut pas le temps de prolonger ses pensées. Un bruit sourd vint troubler la quiétude des lieux, forçant les musiciens à s’arrêter et les personnes à diriger leur regard vers l’entrée de la salle.
Une femme d’une trentaine d’années venait de débarquer dans la pièce, l’air hagard, apercevant à grand peine la foule. Des murmures d’incompréhension s’élevaient de part et d’autres. Anne reprit ses esprits et se fraya tant bien que mal un passage à travers la foule pour se positionner devant la femme, la forçant à la regarder.
« Que s’est-il passé ? Que vous est-il arrivé ?
Il... Il est... après nous....
De qui parlez-vous ? Qui est-il ?
Je... je... »
Des borborygmes s’élevèrent de la bouche de l’inconnue avant qu’elle ne tombe à genoux, les mains sur la gorge, dans l’impossibilité de prononcer des paroles cohérentes. L’adolescente envoya chercher un médecin, mais il ne faisait plus de doute. La personne allongée à ses pieds venait de décéder d’une bien curieuse manière.
Absorbée par une multitude de questions, Anne ne remarqua pas l’arrivée du médecin du roi. Elle ne remarqua pas plus les appels de sa famille et ne reprit ses esprits que quand elle sentit qu’elle était tirée par une force extérieure. Son père l’emmenait de force vers l’extérieur. Elle se dégagea doucement et le suivit, non sans un regard empli de curiosité vers la femme que des gardes emmenaient déjà. Elle mourait d’envie de comprendre ce qui lui était arrivé.
****
La brume s’abattait lentement sur la plaine, emprisonnant le paysage dans une froide atmosphère. La pluie, doux pleurs du ciel, rejoignit sa compagne pour un jeu qui empêchait la jeune femme figée devant la fenêtre de voir à plus de dix mètres. Elle se trouvait là, à l’intérieur d’une cage dorée, en train de contempler par cette fenêtre la beauté figée de la nature.
L’orage éclata soudainement, révélant brièvement, à la limite d’un angle mort, une silhouette allongée sur l’herbe moelleuse. Une forme à l’allure visiblement humaine était penchée au dessus d’elle, une capuche dissimulait son visage. L’obscurité reprit finalement ses droits et plongea la jeune personne dans une angoisse sourde.
L’adolescente se détacha finalement de la fenêtre et alla se réfugier dans un coin de la pièce, recroquevillée sur elle même. Ses yeux terrifiés fixèrent un point invisible, tandis qu’elle se protégeait du mieux qu’elle pouvait. Seulement, la chambre de la tour était vide.
Anne se réveilla en sursaut, imprégnée de ce cauchemar. Tremblante, l’adolescente s’obligea à se rendormir mais ses yeux se dirigeaient toujours vers la fenêtre, craignant de se déplacer et de découvrir que son cauchemar était bien réel. A force de se tourner et de se retourner dans son lit, l’agacement s’empara d’Anne et elle se leva, bien déterminée à mettre fin à cette peur irraisonnée. Cependant, au moment où elle s’approchait de la fenêtre, un éclair s’abattit non loin de là, éclairant ainsi la prairie. Un cri de stupeur s’échappa de la bouche de l’adolescente quand elle aperçut la pelouse.