Et c'est parti pour les votes!
Navrée aux retardataires qui comptaient participer mais j'avais prévu d'ouvrir les votes en début ou milieu d'après-midi ^^ Un grand merci aux participants, je rappelle que vous remportez d'office 4 points d'XP Exceptionnellement et pour des raisons privées, un dernier texte a été accepté plus tard que les autres. Désolée pour le dérangement!
Bonne chance à tous :)
[le message étant trop long, je me permet un DP ^^]
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Les votes pour ce défi sont ouverts jusqu'au 23 Octobre, soit dix jours pendant lesquels vous allez pouvoir soutenir le texte qui, selon vous, respecte au mieux les critères du défi tout en vous plaisant Tous les membres peuvent voter, pas besoin d'être conteur! Et vous pouvez également nous faire part de votre avis sur les textes proposés, ci-dessous.
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- Texte 1:
- Yuki
A huit ans seulement, Yuki n'était ni un canon de beauté, ni un modèle de sagesse comportementale.
En fait, elle était comme toutes les enfants de son âge, une sorte de petite boule d'énergie cosmique, toujours à quatre cent pour cent de sa forme, elle épuisait chacune de ses nounous en moins de deux semaines. Malgré cela, elle arrivait toujours, toujours à garder l'affection de ses parents. Après tout, ils la voyaient si peu qu'ils ne pouvaient pas se fâcher contre elle...
D'ailleurs, de ce côté là et seulement de ce côté, Yuki était une fille patiente. Ses parents n'étaient pour ainsi dire jamais là, mais elle prenait son mal en patience, elle avait arrêté de se poser la question du pourquoi du comment qui n'en finissait plus. Et même si ça lui faisait mal, là ancré bien au fond de ce petit cœur bien jeune encore, elle souffrait cette absence en silence et profitait de ces laps de temps qu'elle pouvait passer avec eux. Très court, ce temps, toujours trop court à son goût, mais le travail c'est la vie, elle comprendrait bien assez tôt, comme ils disaient.
La petite n'eut cependant pas de réel manque d'affection. Ses parents la choyaient et l'arrivée d'une petite sœur renforça le cercle familial d'une façon inattendue. Sa mère resta si longtemps à la maison que Yuki cru rêver, et elle aima tout de suite ce petit être qui venait au monde. Peut-être se disait elle que c'était son opportunité pour grandir, enfin ? Peut-être pas.
Mais ce fut à partir de cette naissance que petit à petit, son monde changea. En mieux. Elle comprenait désormais les choses qu'elles ne saisissait pas avant. Comme le travail de papa et maman par exemple. Elle devinait maintenant comme il n'était pas facile de gérer une des plus anciennes familles du Japon, c'était tout à leur honneur une si grande responsabilité. Et plus elle comprenait que cette charge reviendrait un jour sur ses épaules plus elle se rapprochait de sa petite sœur au nom si simplement magnifique, Sakura. Au fond d'elle se dessinait peut-être la crainte de la voir s'émanciper trop vite ou devenir amer envers elle, la descendante directe et légitime à la Direction de la famille.
Mais question émancipation, c'était plutôt d'elle que Yuki aurait du s'inquiéter. Car, issue d'une grande famille ou pas, tous les adolescents grandissent et se retrouvent un jour au collège. De sang noble aussi bien que de cœur, elle décida de déroger à son rang et de choisir une école de quartier, on ne peut plus classique. Là bas se firent ses premières rencontres. Ses premières vraies hontes. Ses premiers doutes aussi. Mais aussi ses premiers amis.
D'abord, elle était différente des autres, et elle ne le découvrait qu'à ce moment. Ha bon, tout le monde n'a pas les yeux violets ? Tout le monde n'a pas les cheveux blancs non plus ? Elle allait de surprises en surprises, et ce fut cet étonnement constant qui finit par venir à bout des plus récessifs à lui accorder leur amitié. Ça et d'autres choses, aussi.
Son physique particulier lui valut d'être vite une petite mascotte. Puis, elle savait se faire accepter. D'apparence fragile et douce, elle pouvait se révéler une grande boudeuse, notamment avec les assez nombreux garçons qui affluaient à ses côtés. Mais comprenez, ça ne l'intéressait pas (même si elle n'aurait pas imaginé de vivre une seconde sans certains d'entre eux). Et puis elle était aussi mignonne qu'intelligente. C'était elle qui donnait les cours de rattrapage, qui aidait ses camarades, les encourageait toujours le plus fort. C'était aussi celle qui battait les garçons en tous sports confondus, parce qu'issue d'une grande famille on lui avait appris à se battre (ça coule de source), c'était elle aussi la déléguée du conseil d'administration, celle qui intervenait en faveur des élèves dans les réunions avec les professeurs, celle qui présidait le journal du collège, faisait parti du comité de soutient aux familles les plus pauvres... Et on en passe.
Son âme aussi grande et large que la terre ne laissait la place à aucun égo, si petit soit-il, car elle était aussi du genre à tout donner pour les autres en oubliant son petit confort personnel. C'est d'ailleurs grâce à cette modestie profonde qu'elle avait refusé l'offre d'aller faire une carrière nationale de chanteuse, car elle chantait bien, aussi.
Jusqu'au jour où, victime de sa popularité grandissante, un homme étrange lui imposa son visage dans de nombreuses situations improbables. Il était toujours là, en arrière plan, et il la fixait avec le même regard intrusif... Si bien que le jour où il la suivit jusqu'à chez elle, elle prit vraiment peur, mais ne voulut en parler à personne (comprenez, elle voulait lui parler, essayer de comprendre pourquoi il l'observait, que c'était pas bien et d'autres blablateries du genre qui lui auraient valus un excellent rôle dans un film de magicals-girls).
Mais lorsqu'elle tenta de s'expliquer avec lui, il devint agressif et dans ses yeux, elle vit toute la noirceur du monde (à deux kilomètres de là, Gabriel, 42 ans, au chômage depuis trois ans, venant de perdre sa femme et un de ses fils dans un accident de voiture pensa la même chose, mais c'était amplement plus justifié). Il tenta donc d'en venir aux mains, et la pauvre fille, paniquée, ne su même plus faire une prise de son magnifique karaté, pétrifiée d'horreur. Ce sont donc de fabuleux réflexes qui agirent à sa place. Pas de fabuleux garçon apparu d'on ne sait où (même si ça aurait pu) non, juste de petites oreilles sur le front de Yuki, une queue délicate dans son dos et de petites griffes au bout de ses doigts.
L'étonnement passé, elle s'en alla paniquée retrouver sa famille, qui évidemment, lui expliqua qu'il n'y avait rien de plus normal quand on est une neko. Yuki pensa qu'elle ne s'en remettrait jamais. Cette pensée dura deux semaines, tout au plus. Parce que rien ne changea dans sa vie à part le fait qu'elle était intimement persuadé d'avoir affronté un danger sans pareil, et donc elle gagna en assurance. Et puis tout de suite, on a beau dire qu'on ne se servira pas, de ce pouvoir...
Yuki finit donc son collège en jouant la justicière la nuit, pour sauver les jeunes filles en détresse, elle eut bientôt comme réputation ni plus ni moins que la mégalomanie de ses fans, qui semblaient presque lui vouer un culte, à défaut d'être de vrais amis et de lui dire quand elle avait tort (et bien que madame ait la science infuse, elle avait souvent la langue un peu trop pendue...)
Le lycée, ce fut une autre paire de manches. Sa famille lui mettait un peu plus de pression pour qu'elle s'intéresse de plus prêts aux grands pontes de la famille (et qu'elle s'entraîne plus dur, pour être un neko puissant voyez vous), et les pertes de repères dans sa scolarité lui firent un peu peur. Pour cause, elle ne retrouva pas la moitié de ses amis là bas, et il y avait beaucoup plus de monde que sa réputation n'aurait pu atteindre d'oreilles.
Elle fit donc la timide à nouveau et s'éclipsa un peu, tout en continuant ses activités habituelles, délégué de classe, co-présidente de l'association sportive et tout le reste. Et, maladroite comme elle fut, il lui arriva un jour, dans un couloir, de bousculer un fort charmant garçon à la réputation et au prestige presque régional... James, le président du conseil des élèves.
James, c'était Yuki au féminin. Beau, fort en tout, gentil, classe, tendre, l'être parfait que chaque fille rêvait d'avoir dans son tableau de chasse. Et comme James considéra aussi Yuki comme son reflet féminin en chaire et en os, elle devint vite la co-présidente et ils cultivèrent sans bornes un amour caché et refoulé. Fallait-il qu'elle lui avoue son attirance ? Non, si elle faisait ça, elle devrait lui dire qu'elle était une neko... Trop de questions dans un si petit esprit.
Au final, James fit le premier pas. Mais la surprise fut de taille lorsque celui ci lui révéla un secret à la hauteur du sien. Il faisait lui aussi parti d'une grande famille (ça alors !), mais celle des vampires. Hors, pour ne rien facilité et faire un remake de Roméo et Juliette, les nekos et les vampires avaient pour réputation de ne s'entendre sur absolument aucun point de la vie, un peu comme Socrate et les Sophistes transplanter au niveau maternelle. Primaire à la limite.
Leur amour inconditionnel fut donc caché aux yeux de tous et ils en souffrirent énormément (parce que tous deux sans se l'avouer étaient assez dans la démonstration) et pendant ce temps, Yuki délaissa ses responsabilités derrière elle, le cœur en peine.
Une d'entre elles : Sakura. La jeune fille, à peine entrée au collège, entendait partout les louanges de sa sœur qu'elle ne trouvait au final pas si géniale, et finit par ne plus supporter d'être constamment dans l'ombre de cette fille parfaite. Intérieurement, elle se sentait trahit par l'inattention de celle ci et jalouse que ce soit James qui en profite. Et, par un malheureux syllogisme, elle associa sa sœur Yuki à tous ses malheurs et décida de se venger (de quoi, le mystère reste entier, seule le terme « vengeance » est apparemment important). Elle trahit donc sa famille et s'allia à des forces obscures. Elle sortit du droit chemin, en somme, l'esprit plein d'envies de meurtres envers la sœur qui l'avait tant aimé...
L'histoire ne dis pas comment Yuki sauva sa sœur de sa folie avec un câlin à marquer dans les anales et de nombreux combats fantastiques où elle gagna sans aucuns problèmes. Elle ne dit pas non plus comment James et elle firent accepter leur relation à leurs familles respectives, mettant ainsi un terme à un conflit vieux de deux cents ans. Elle n'aborde pas non plus les trois autres fois où le couple sauva la planète à l'aide seulement d'une poignée de personnes.
En fait, cette histoire ne dit pas comment ça finit bien. Sinon ce serait trop long.
- Texte 2:
- Arkady Tolstoï
Apparence :
Arkady est ce genre d’homme ne vous laissant pas indifférent, et cela dès le premier regard. Ses traits enfantins accentuaient cet air hautin propre à sa personnalité. Une cigarette à la main, il n’était pas rare qu’il esquissait ce sourire malsain. Somptueux mélange entre une ironie et un dégoût profond pour l’homme.
Habillé par un grand perfecto noir, il avait ce look ténébreux que peu de personne s’approprierait. Des piercings ici et là. Des traits marqués par le temps. Des docks aux pieds, accentuant son côté dur à cuir. Ne vous méprenez pas, pour une fois, les apparences ne sont pas trompeuses. Si vous vous en prenez à lui, il réagira sans réfléchir.
D’un point de vue physique, l’homme est très grand. On distingue très clairement que son passé ne fut pas sans péripéties. Il suffit de regarder le nombre de cicatrices qu’Arkady possède sur ses bras. Et le pire dans toute cette histoire, c’est qu’il ne regrette rien.
Un autre trait m’a surpris quand je l’ai aperçu pour la première fois. Il est si pâle que la mort elle-même réussirait à en frissonner. Et puis à vrai dire, il ne fait rien pour arranger les choses. Ses cheveux bruns aux reflets bleus mais légers, produisent réellement un contraste marqué avec son épiderme. Je ne vous parle même pas de son regard. Ses pupilles noires, sont anormalement profondes. On a presque l’impression qu’un encrier s’y est installé, marquant le cœur des abysses de sa personnalité.
Caractère :
Niveau caractère ? Je ne saurais quoi vous dire. Il n’est pas du genre à faire dans les détails. Je me souviens qu’une fois, il m’a annoncé qu’il était prêt à tuer tous ceux venant le saluer. Je n’ai jamais su s’il était sérieux ou non. Il a ce sourire ironique qui te donne l’impression qu’il se fout de toi constamment. Mais attention, je ne dis pas qu’il ne tient jamais ses promesses. J’en ai vu des mecs tomber à ses pieds sans comprendre ce qui leur arrive.
Il est dangereux vous savez, la preuve, je suis enfermé ici à écouter vos conneries de flics pourris. Et je vous conseille d’arrêter de le rechercher, ou vous pourriez bien y passer vous aussi.
Goût :
Pour ce qui est de ses goûts ? Je peux vous parler de ses consommations si ça vous intéresse. Ce mec à une descente que je n’aimerai pas remonter à pied. Mais à part ça, je ne vois pas trop. Ce gars est tellement susceptible qu’il est capable de remettre en question ses propres fondements du jour au lendemain. Comment voulez-vous qu’il aime quoi que ce soit ?
Non sérieusement, il aime les femmes. Ça je peux vous le confirmer. Comment je le sais ? C’est simple, il sortait avec une personne différente chaque soir. Comme pour s’afficher, ou je ne sais trop quoi. Ce que je peux vous dire, c’est que c’était réussi.
Histoire :
Son histoire ? Si c’est ce que vous voulez.
Je ne connaissais pas tous les détails de sa vie. Ce que je sais, c’est qu’il n’avait pas vraiment de famille. Enfin je crois. Croyez-moi, c’était mieux ainsi, il les détestait. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Je crois qu’il avait une sœur aussi. Ce qui est sûr c’est que sa mère était partie depuis bien longtemps. Ou du moins, si j’en crois ce que m’a dit Arkady. Je n’ai jamais connu ses parents ni sa sœur vous savez.
Ce dont je suis à peu près sûr c’est qu’Arkady s’était fait interner après la mort de sa mère. C’est son père qui l’y a envoyé. Je n’avais que très peu de détails sur les raisons de son admission en hôpital psychiatrique. Peut-être que c’est ce qui expliquait qu’Arkady avait des antécédents génétiques. Peut-être pas, j’en sais rien vous savez.
Un autre détail qui vous intéressera sur sa vie : Dans sa jeunesse Arkady haïssait son père plus que tout. A chaque fois qu’il le pouvait le jeune homme le frappait de toutes forces. Arkady était un professionnel des arts martiaux et n’hésitait pas à lui fracasser la gueule. Ouais, au sens littéral du terme. Il n’en avait rien à foutre que ce soit son géniteur. Arkady le frappait avec tout ce qu’il lui passait sous la main.
Je me souviens même qu’une fois, il s’est emparé du téléphone pour tabasser son paternel. Mais Arkady le faisait bien. Il avait l’art de tabasser de manière propre. Les giclures de sang étaient rectilignes sur le mur. On aurait presque dit l’œuvre d’un artiste qui s’amusait au fil du temps à compléter sa collection d’art ! Arkady ce Héro.
Et le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’au fil des années le père se contentait de sourire. On aurait presque dit que les deux compères se cherchaient mutuellement. J’ai bien cru que le vieux finirait par y passer, mais au final, la charogne ça résiste, vous croyez quoi ? Enfin j’espère pour lui.
Alors bon, dans des circonstances normales, des gens auraient finis par se plaindre, mais pas avec Arkady. Car l’homme intelligent et beau était avant tout un arnaqueur digne de ce nom avec une capacité à mentir hors du commun. Ses mensonges étaient tellement bien ficelés qu’une louve aurait cédé ses petits faces à ses arguments. A vrai dire, l’homme était devenu maître dans l’art de mystifier tous les aspects du réel : un vrai marchand de tapis. Un vrai ninja ! Il dupait tellement bien que la plupart des personnes autour de lui était convaincues de la véracité de ses propos. Même moi je suis tombé dans le panneau vous savez. J’ai fini par me faire plumer : comment croyez-vous que je me suis retrouvé à sa place devant vous aujourd’hui ?
En y repensant, Arkady mystifiait tellement bien, qu’il finit par lui-même se berner. Peut-être même que la conception de ce qu’il était réellement n’était en fait qu’une vaste illusion, destiné à nous mettre de la poudre aux yeux ? J’en sais rien-moi vous savez.
Un chamboulement bien imprévu se produit : le voici seul, sans la moindre motivation pour continuer à exister comme il le faisait auparavant. C’est comme si son univers s’était effondré. Mais en sortant de cet asile, sa détermination s’est embrasée. Avant, Arkady souhaitait juste s’enfuir, loin, très loin. Comme pour couper tous liens avec ses géniteurs. Un vide s'est installé peu à peu en lui. Je crois qu’il n’a jamais compris comment faire pour le combler.
Maintenant, bien décidé à en finir avec cette histoire, Arkady veut se venger de son père et s’imagine déjà comment il va le torturer. Il a de la force, il est fort. Arkady est un homme fort. Un homme, ça a des muscles non ? Un homme c’est plus fort qu’une femme, plus fort que les petites filles. Les femmes c’est faibles.
Puis, le jour où ce vide a menacé de le rendre fou, l’homme s’est abandonné à trainer dans les rues. Un mal de crâne le hantait. Depuis cette période, tout changea en lui. L’homme su perfectionner son don pour les calomnies. Et puis, sûrement que les médicaments qu’on lui faisait prendre n’ont rien arrangé. Les médicaments le rendaient plus lucides contrairement à l’effet de base souhaité. !
C’est à l’âge de ses 21 ans, qu’il est sorti de cet institut. C’est long pour une vengeance. La haine hantant son regard. Je crois que je n’ai jamais vu une personne remplie de désir de vendetta. A vrai dire, je ne sais pas pourquoi ils l’ont laissé sortir. Vous savez aujourd’hui, on entre et sort de ce genre d’endroit un peu comme on veut. Et puis cet homme mystère, je ne l’ai jamais revu. Habillé comme un homme, coiffé en homme, musclé comme un homme. C’est un homme. Faible ? Non, cette personne est un homme.
Ce que je sais aussi, c’est qu’il n’a qu’un seul rêve, retrouver sa sœur. Mais je n’ai jamais compris quelles pouvaient être ses intentions à son sujet. Cette sœur, cette faible créature, elle est en vie. En vie où ? A l’intérieur de lui. Elle vit en lui. Arkady avait une sœur, une sœur qui se faisait violer par son père chaque soir. Une gosse humiliée depuis toute jeune. Arkady comprend ce que ressent sa sœur. Mais Arkady n’a rien lui. C’est Arkady le plus fort. C’est Arkady qui gagne. Trop faible. Elle n’existe plus, trop faible.
Arkady avait des cheveux longs mals coupés. L’homme se souvient de quand il était petit. Il avait une chambre aux murs blancs. Un lit aux draps foncés, sinon les traces se voient. Une chambre au parquet abîmé à force que le lit ne bouge. Son lit. Arkady avait un lit en bois défoncé, 100% misérable. Une armoire où les portes ne fermaient plus. Un peu de sang par terre, mal nettoyé. C’était sa chambre. Ses murs troués, en crépis. Un mal de dos lui vient d’un coup. Outch le crépis. Sa sœur, elle a enduré tout ça. Dans l’unique chambre d’enfant.
Lui voulait-il du bien ou du mal, en ce moment ? Ça, c’est à vous d’y répondre. Ses souvenirs sont des flash-back. La porte, il ne l’aime pas fermée. Il ne ferme pas la porte en sortant.
Sa sœur est le fruit de son imagination ? Non, il y a eu des preuves : le lit, les murs. Tout lui semblait bien réel comme son mal de crâne. Non, ce n’est pas son imagination. La gamine est réelle. Mais ne serait-elle pas réelle en lui ?
Il a soudainement un gros doute sur lui-même. Arkady panique, regardant dans son pantalon. Il se fait peur. Il court et trébuche. Il a mal. Il n’ose pas s’approcher. Il se voit. Et puis soudainement, tout ce qui est homme disparaît…
Pas à ce moment ! Le moment où il peut se venger. Non, il faut qu’il reste comme il est. Un homme, un homme qui veut tuer son père et venger sa sœur. Un homme qui puisse mentir pour se persuader que le mensonge est réel.
Soudain, à travers une illumination, il voit des seins sur son torse. Il a arrêté les médicaments aujourd’hui. L’homme s’est souvenu qu’il était la faible créature. Et qu’au final le mensonge était peut être inversé. L’homme n’est plus un homme, il a vu de ses yeux qu’il était la pauvre sœur qu’il plaignait tant.
Dernière édition par Samhain le Dim 2 Nov 2014 - 17:09, édité 4 fois