Aide & Conseils pour un contexte fantasy

Capitaine Regan,

Je vous fais parvenir cette missive dans les plus brefs délais. Laissez-moi, capitaine, vous faire un rappel historique, appelons cela une petite leçon. Il y a onze ans, une guerre éclatait dans notre cité sainte, une joute opposant la noble Eglise que nous représentons aux sorciers de l’Académie. Vous vous souvenez sans doute de l’origine de ce conflit, aussi laissez-moi vous rappeler en quoi les mages de sang sont une menace pour nos braves citoyens. Ces hérétiques bafouent toutes les lois de la nature, usant de la violence et de la tromperie pour accroitre leur pouvoir. Lorsque leurs actions s’amplifièrent, devenant incontrôlable, notre Caer nous autorisa à prendre des mesures et ce fut le début de la guerre.

En vint alors un duel acharné et fermé entre Eglise et Magie. Les sorciers usèrent de leur anonymat pour se mêler aux civils, massacrant nos troupes des plus viles et fourbes manières qu’ils soient. La bataille s’enlisait tandis que les morts s’entassaient. Mais cette guerre n’était rien de plus qu’une épreuve de la Déesse. Une épreuve dont nous triomphâmes, nous accordant ainsi sa bénédiction. Pour nous permettre de combattre cet ennemi invisible, Sainte Ellyn nous offrit une arme. Vous, les premiers gardes sacrés. La Déesse vous confia l’unique don de voir et sentir la magie en chacun. Grâce à cette vision mystique, la force des sorciers fut défaite et vos prouesses martiales nous octroyèrent la victoire. C’était il y a dix ans.

Depuis ce jour, notre ville se contente d’une paix fébrile. Vous savez tout comme moi, capitaine, quel danger représentent les mages de sang. Leurs attentats périodiques cachent sans le moindre doute une action de plus large envergure. Un coup d’état ? Qui sait de quoi sont capables ces hommes… Le mal qu’ils infligent à nos citoyens est inacceptable, aussi, je peine à comprendre pourquoi leur présence à Ste. Ellanthia fait tant parler d’elle alors qu’il est de votre devoir de la réduire au silence.

Capitaine, la garde sacrée sous votre commandement a pour fonction de protéger l’Eglise et la cité des hérétiques. J’ose espérer que ce petit rappel aura rafraichi votre mémoire, croyez-moi, je désire tout autant que vous en rester à cette lettre. Sachez que vous avez toute ma confiance depuis que je vous ai nommé à la tête de mes hommes. Restez en digne en portant honorablement le pouvoir de la Déesse. Ne me décevez pas.

Archeveque Illiam Gabhran
1ère Autorité ecclésiastique de Ste. Ellanthia






Votre Excellence Vaughan,

Je me permets de vous faire parvenir cette lettre bordée de toute ma sincérité. En tant que Caer, chef de la ville de Ste. Ellanthia, vous avez affronté maintes discordes politiques lors de la Guerre du Pouvoir. Vos décisions ont permis à la cité de ne pas faillir sous le poids du conflit et la garde de ville sous vos ordres a tenu les civils à l’écart d’un conflit dont ils n’étaient pas acteurs. La paix retrouvée, vous avez instauré avec sagesse un conseil. Une table autour de laquelle nous prenons part chaque mois, vous-même Caer, l’archevêque Gabhran et moi, Archimage et directrice de l’Académie de magie afin de maintenir la trêve entre nos deux unités. Seulement, sachez que ma pensée dépasse l’allégeance du Conseil. Il y a des mots que certaines oreilles ne peuvent entendre, mais vous, le devez.

Il y a dix ans, après l’abolition du règne des mages de sang - dont l’Académie, permettez-moi de le rappeler, n’a ni rapport, ni contact – l’archevêque Gabhran a instauré un impôt pour l’Eglise. Un impôt justifié par la défense que ses troupes accordaient à nos citoyens. Cette taxe n’est-elle pas acquittée depuis tant d’années de paix ? L’Eglise extorque nos habitants. Seuls les plus riches bénéficient de leur protection. Les quartiers pauvres de la ville sont délaissés de leurs patrouilles. Quelle importance auraient-ils à leurs yeux ? Ils ne peuvent pas payer, ne l’ont jamais pu. Quant à leur méthode de recrutement pour leur garde sacrée. Comment peuvent-ils se permettre d’arracher un enfant de leur famille sous seul prétexte qu’il possède un « don de la Déesse » ? Messire, je vous supplie de prendre acte de mes paroles. L’image de la garde sacrée n’est qu’une supercherie. La conjuration qu’ils font régulièrement subir aux mages de sang en public, ce rituel barbare leur permettant d’ôter définitivement les pouvoirs d’un sorcier, n’est qu’une façade pour s’accorder la bénédiction du peuple.

Leur asservissement n’est pas tolérable et vous êtes le seul à pouvoir y remédier. Sachez que ma loyauté à votre personne demeure intacte. J’espère que mes mots ne seront pas vains.

Archimage Talaith Kerwin
Sorcière du 1er cercle







Chère Melwyn,

Vous n’êtes pas sans savoir les évènements récents, laissez-moi toutefois vous faire un bref récapitulé, l’on ne sait quels mensonges circulent aujourd’hui dans les rues de Ste. Ellanthia. Il y a deux semaines, j’ai fait irruption dans le Conseil, m’accordant une audience avec les plus hautes autorités de la ville. J’ai fait part de mon ressentiment à l’égard de l’Eglise et du pouvoir qu’elle exerce sur la cité. Je ne supporte plus les injustices qui régissent notre peuple mais ma parole et ma témérité m’ont une fois de plus trahi.

L’archevêque Gabhran y vit une trahison, et le Caer ne put le contredire, demandant lui-même mon arrestation. J’aurai pu faire la connaissance de nos cachots mais le destin en décida autrement. Talaith Kerwin, l’archimage de l’Académie se révéla être une mage de sang et usa d'un pouvoir indescriptible pour nous extirper tous deux de ce traquenard. Nous eûmes juste le temps de rassembler quelques fidèles avant que toute la ville ne soit à notre recherche. Heureusement, nous étions déjà loin.

Comment nous appelons-t-on à l’intérieur de murs déjà ? Des renégats, il me semble ? Qu’importe le nom que nous portons, nos rangs s’accroitrent peu à peu, unis par cette même flamme de renouveau et de liberté. Les recherches des gardes s’intensifient mais je n’ai aucune crainte là-dessus. La magie de Talaith est inégalable, nous tenant à l’abri du commun des mortels. Seules nos ressources manquent à l’appel. Notre champ d’action sur la ville est restreint, la parole de Talaith n’a plus aucune valeur aux yeux du Caer. Aussi, nous arrivons à l’objet de ma missive. Melwyn, je connais l’éthique de la Guilde des voleurs et le travail qu’exécutent vos chasseurs de sorcier pour l’Eglise mais ce ne sont pas les sujets de ma lettre. Laissez-moi reprendre vos mots : Toute allégeance s’achète, mais elle a un prix. Sachez que l’or n’est pas un problème. Oublions les questions inutiles, je vous demande par ce présent manuscrit de nous aider en l’échange d’une contribution financière. Sabotage, embuscade, espionnage, vos hommes sont capables du meilleur, nous auront tout le temps d’en rediscuter. Si ma proposition vous intéresse, je vous laisse le soin d’organiser une rencontre, après tout, vous êtes la mieux placée pour cela, n’est-ce pas, membre du Tribunal de la Guilde des voleurs ?

Melwyn, vous savez aussi bien que moi ce que signifie le départ de l’archimage pour la ville. Les tensions entre Eglise et Magie vont retrouver l’ardeur d’antan. Les mages de sang autodidactes y verront une occasion d’assoir leur pouvoir et les sorciers de l’Académie en pâtiront. L’Eglise ne fera aucune différence, tous payeront pour les crimes à venir. Ste. Ellanthia n’a pas à subir une nouvelle guerre, j’ose espérer que mon offre saura vous faire réfléchir.

Jowan Baile, Ancien capitaine de la garde ailée
Aujourd’hui Renégat