Bonne initiative, très beau celui de Shakespeare !! J'ai adoré.
A moi! Un extrait tiré d'un classique british, Les hauts de Hurlevent d'Emily Brontë :
Vous comprenez, tous deux étaient en quelque sorte mes enfants. J'avais été longtemps fière de l'une, et maintenant, j'en suis sûre, l'autre serait une source de semblable satisfaction. Sa nature honnête, ardente et intelligente, triomphait vite de l'ignorance et de la dégradation dans lesquelles il avait été élevé ; et les conseils sincères de Catherine aiguillonnaient son zèle. Son esprit, en s'éclairant, éclairait ses traits, leur donnait de la vivacité et de la noblesse : je pouvais à peine croire que ce fût là le même individu que j'avais vu le jour où j'avais découvert ma jeune maîtresse à Hurle-Vent, après son expédition aus rochers. Tandis que je les admirais et qu'ils travaillaient, la nuit approchait, et avec elle revint le maître. Il arriva sur nous tout à fait à l'improviste, en entrant par la porte du devant, et put à loisir nous contempler tous les trois, avant que nous eussions levé la tête et l'eussions aperçu. Bon, me dis-je, jamais spectacle ne fut plus plaisant ni plus inoffensif ; et ce serait une vraie honte de gronder ces jeunes gens. La lueur rouge du feu éclairait leurs deux jolies têtes et montrait leurs visages animés d'un ardent intérêt d'enfants ; car bien qu'il eût vingt-trois ans et elle dix-huit, tous deux avaient tant de sensations à découvrir, tant de nouveautés à apprendre, qu'aucun ne manifestait ni n'éprouvait les sentiments de la maturité rassise et désenchantée. [...] _ C'est une triste conclusion, n'est-ce pas? observa-t-il après avoir médité un moment sur la scène dont il venait d'être témoin ; une absurde terminaison de mes violents efforts! Je prends des leviers et des pioches pour démolir les deux maisons, je m'exerce à devenir capable d'un travail d'Hercule, et quand tout est prêt, à pied d'oeuvre, je m'aperçois que la volonté de soulever une seule ardoise de chacun des toits s'est évanouie! Mes vieux ennemis ne m'ont pas battu. Le moment précis est venu de me venger sur leurs représentants; je pourrais le faire, et nul ne pourrait m'en empêcher. Mais à quoi bon? Je n'ai cure de frapper : je suis hors d'état de prendre la peine de lever la main! On dirait que je n'ai travaillé pendant tout ce temps que pour finir par un beau trait de magnanimité. Ce n'est pas cela du tout : j'ai perdu la faculté de jouir de leur destruction, et je suis trop paresseux pour détruire sans motif.
Et voici un autre extrait, plus expressif et court, Le Comte de Monte-Cristo, d'Alexandre Dumas (auteur des Trois Mousquetaires) :
<<_ Le comte de Monte-Cristo! dit Danglars, plus pâle de terreur qu'il ne l'était, un instant auparavant, de faim et de misère.
_ Vous vous trompez; je ne suis pas le comte de Monte-Cristo.
_ Et qui êtes-vous donc?
_ Je suis celui que vous avez vendu, livré, déshonoré, je suis celui dont vous avez prostitué la fiancée; je suis celui sur lequel vous avez marché pour vous hausser jusqu'à la fortune, je suis celui dont vous avez fait mourir le père de faim, qui vous avait condamné à mourir de faim, et qui cependant vous pardonne, parce qu'il a besoin lui-même d'être pardonné : je suis Edmond Dantès! >>
Danglars ne poussa qu'un cri, et tomba prosterné.
<< Relevez-vous, dit le comte, vous avez la vie sauve ; pareille fortune n'est pas arrivée à vos deux autres complices : l'un est fou, l'autre est mort! Gardez les cinquante mille francs qui vous restent, je vous en fais don, quant à vos cinq millions volés aux hospices, ils leur sont déjà restitués par une main inconnue.>>
Ces deux livres, c'était pendant ma période " genre classique et histoire de vengeance ^^ ". Good look!
Dernière édition par Shuyan le Mar 9 Fév 2010 - 13:58, édité 1 fois